L’assemblée nationale du Sénégal est, depuis les premières années de notre indépendance, toujours assimilée à une chambre d’enregistrement et d’applaudissement.
D’ailleurs par rapport à cette image stéréotypée ou réelle, beaucoup d’anecdotes croustillantes sont rapportées dans le choix de ses pensionnaires, choix peu orthodoxe dans une république même encore embryonnaire dans les années 60, entre Feu Serigne Fallou Mbacké et son allié politique de l’époque,le Président Senghor. Il n’était pas rare selon l’historiographie de cette époque, que le marabout, devant les réticences du Président par rapport aux capacités d’un pressenti pour siéger dans cette auguste, ordonna à ce dernier de le coopter parce qu’il sut taper des deux mains comme tout un chacun dans cette chambre. Avec la maturité politique et intellectuelle de notre peuple, force est de constater que cette image quasi congénitale liée au fonctionnement de cette institution majeure dans une démocratie qui se veut représentative, ne cesse de se développer par métastase. C’est sans doute irrité par cette posture négative d’une institution au cœur du dispositif d’équilibre et de régulation de notre régime politique que le peuple des assises nationales convergent en cela avec la volonté politique de l’actuel Président pour une assemblée de rupture, a retenu comme un de ses axes stratégiques que désormais l’Assemblée nationale sera le seul lieu d’impulsion de la vie politique dans ce pays. En d’autres termes, ils ne veulent plus d’une assemblée vassalisée par l’exécutif jusqu’à le faire perdre ce qui constitue sa raison d’être : jouer un effet de balancier contre le présidentialisme qui gangrene notre régime politique depuis la crise de 1962 entre Dia et Senghor.