Quelque 188.000 moutons sont entrés au Sénégal par le poste de Kidira (Tambacounda, est), depuis le 10 août, en provenance du Mali et de la Mauritanie, a indiqué jeudi, le chef du service régional de l’élevage, Mamadou Moustapha Thiam.
utons sont entrés à la date du 24 septembre", a dit à l'APS M. Thiam, notant que ses services ont démarré le décompte depuis le 10 août et vont le poursuivre jusqu'à la veille de la Tabaski, soit le 3 octobre.
Mamadou Moustapha Thiam a relevé ainsi un gap de 65.000 moutons à combler, pour atteindre la moyenne annuelle de 253.000 moutons qui entrent par ce point de passage, ces cinq dernières années (2009-2013). "On souhaite dépasser ce chiffre, pour que tous les Sénégalais aient leur mouton", a-t-il ajouté.
L'inspecteur régional de l'élevage a noté que "depuis le 18 septembre, le rythme (des entrées) a augmenté", avec un chiffre "record" de 19.000 moutons atteint mercredi. "Avant-hier (mardi), ils étaient 16.000" à traverser la frontière, a-t-il relevé, précisant que "la fourchette des entrées depuis le 10 août est de 300 à 19.000 moutons par jour". "Ça suit une logique de hausse", a-t-il encore fait constater.
Quelque 634 opérateurs de nationalités mauritanienne, malienne et sénégalaise, sont impliqués dans le transport de ces 188.000 moutons à l'aide de 1.212 camions. Les Mauritaniens sont en tête, représentant 43% des opérateurs, suivis des Maliens et des Sénégalais (16%).
Pour ce qui est des camions, 59% sont immatriculés en Mauritanie, 26% au Mali et 14% au Sénégal.
La demande nationale de moutons de Tabaski est estimée à 742.000 têtes, pour une offre nationale de 350.000 bêtes, tout le gap étant "à chercher à l'extérieur", a-t-il fait remarquer, indiquant que d'autres portes d'entrée sont Saint-Louis, Matam ou Rosso.
Pour ce qui est de la production régionale, le responsable de l'élevage a indique qu'elle n'est pas suivie par son service, en raison de la complexité liée au nombre important de marchés hebdomadaires (loumas) et de la mobilité des animaux. Ces derniers n'étant pas identifiés, la probabilité de les compter deux fois est forte.
Concernant les prix, il a reconnu que "les moutons coûtent très cher", au point que "c'est difficile de trouver un mouton digne de ce nom à moins de 50.000 (francs)". "C'est mon opinion", a-t-il toutefois relativisé, estimant que chacun a son appréciation. "C'est la rencontre entre l'offre et la demande" qui détermine les prix, a-t-il par ailleurs commenté.
Se refusant à tout pronostic, Mamadou Moustapha Thiam estime que dès lors que ce sont des privés qui transportent les moutons et qui les commercialisent, "tout ce que l'Etat peut faire, c'est d'assainir l'environnement" pour favoriser l'approvisionnement du marché.