Le village de Gang, une localité qui malgré les douze km qui malgré les nombreuses potentialités manquent de tout.
Les 1.143 âmes (données du dernier RGPH) qui s’y réveillent sont réputés être de grands éleveurs. L’effectif du bétail (ovin, bovin, caprin, etc.) se compte par milliers. La place de premier contributeur en terme de recettes au niveau de l’ASUFOR de Mélakh témoigne de l’importance de cette activité. La culture de l’arachide et des céréales, bénéficiant d’énormes aptitudes agronomiques, complète le quotidien de la population. Le dynamisme des habitants de village centenaire pourrait cacher les nombreuses difficultés auxquelles ils sont confrontés.
Ces goulots d’étranglement se résument en un manque d’infrastructures socioéducatives et sanitaires. L’école élémentaire créée depuis 1995 ne compte que quatre salles de classe pour un cycle complet. Les doubles flux et multigrades organisés pour permettre l’éducation pour tous plombent les bons résultats enregistrés jadis grâce à la coopération avec l’ONG Echange-Partage qui a clôturé l’établissement et construit un logement administratif. Et un bloc de sanitaires finançait par une ONG avec l’appui de la collectivité locale.
Notons aussi que Gang ne dispose que d’une case de santé non équipée où des agents de santé communautaires (ASC) peu formés tentent tant bien que mal d’assurer les premiers soins des patients du village et des hameaux environnants.
La non électrification plonge le village dans une insécurité totale une fois la nuit tombée ; d’où le vol de bétail récurrent. L’initiative des partenaires d’installer des unités de conservation et transformation laitière en pâtit. Cet état de fait semble être paradoxal car au moment où ce plus gros village de la commune de Sagatta Djoloff – exception faite au chef-lieu – est dépourvu d’électricité, des hameaux moins importants à tout point de vue sont électrifiés. A cette injustice s’ajoute l’enclavement de la localité pourtant ne distant que de 9 km de la route Touba-Dahra et de 3,5 km de la piste de production. Cette situation pousse d’aucuns à se poser la question de savoir si Gang est maudit ou oublié ?
Tout porte à croire qu’une nouvelle ère vient de s’annoncer avec l’ouverture du village aux autorités administratives du département de Linguère à l’occasion du Gamou annuel ou de la journée de reboisement initiées par les dignes fils du village qui tentent de sortir leur localité de l’ornière.
Daouda THIOYE