L’université, le temple du savoir avons-nous l'habitude de dire. C’est aussi le lieu par excellence d’acquisition et de partage des connaissances de toutes les disciplines confondues. Des connaissances dont l'objectif final est d'être au service de la population. Il convient de rappeler que notre enseignement supérieur n'a pas été épargné par les fameux ajustements structurels dont les impacts ont été ressentis de tout bord. En effet, ces programmes d'austérité des années 1980 et 1990, imposés par les Institutions de Bretton Wood (Banque mondiale et le Fonds monétaire international) avaient poussé certains pays en voie de développement (cas du Sénégal) à réduire leurs dépenses sur les secteurs sociaux tels que la santé et l’éducation. Des moments durement ressentis par les populations des pays en question. Les budgets affectés au fonctionnement et à l’investissement ont considérablement diminué. Cela a eu pour conséquence l’insuffisance de personnels enseignants dans les universités et le manque criard d’infrastructures académiques et sociales. Même si les Programmes d'ajustement n'ont pas été la seule cause de cette situation désastreuse dans les universités, ils en ont été un facteur déterminant. La réduction drastique des budgets alloués au secteur de l’éducation et les dysfonctionnements notés dans les pays en développement ont eu un impact sur la bonne marche de l’Université avec ses implications socio-économiques.
Aujourd’hui, la difficile situation que travers l'UCAD résulte en grande partie d'une absence de vision prospective des pouvoirs publics qui se sont précédés sur le devenir de l'enseignement supérieur pris en otage par des séries de grèves récurrentes des étudiants et de revendications à n'en plus finir du corps enseignant. Des années académiques s’imbriquant les unes sur les autres, des examens reportés, un quantum horaire jamais épuisé, des programmes inachevés, une violence policière avec mort d'homme font légion à l'UCAD. Cette situation a comme corollaire l’accentuation des conditions de vie déjà précaires des étudiants ayant comme conséquences un faible taux de réussite aux examens. Les manifestations estudiantines presque quotidiennes sur l'avenue Cheikh Anta Diop avec leur lots d'impacts sont devenues monnaie courante. Ces dégâts collatéraux touchent la population dakaroise par la séquestration ou le saccage des bus publics (Dakar-Dem-Dikk) et véhicules de l’Etat par les étudiants, non sans oublier le blocage de la circulation sur la corniche ouest et autres artères des alentours du campus. L'UCAD qui, jadis, faisait la fierté de l'enseignement supérieur en Afrique et dans le monde, semble aujourd'hui perdre ses heures de noblesse en raison de la situation déplorable qui secoue ce temple du savoir.
Sassy KA, étudiant en master 2 à la Faculté des
Sciences Economiques et de Gestion de l’UCAD.
Tel : 77353 35 92
E-mail : kasassy@hotmail.fr
Sassy Ka