« je serais interrogé sur mon bilan à la fin de mon mandat » cette phrase qui sonne comme une alerte, vous l’aviez prononcée lors de la clôture de la campagne électorale devant des milliers de militants et sympathisants acquis à votre cause et déterminés à vous introduire à l’hôtel de ville de Linguère au soir du 29 juin. Je me rappelle, vous aviez exhibé en ce moment un bout de papier blanc où on pouvait lire les engagements que votre prédécesseur Habib SY avait pris avant son accession à la mairie en 2009. Ce qu’il a pu faire et ce qu’il n’a malheureusement pas réalisé. Pour vous, son bilan est peu reluisant. Vous avez parfaitement compris monsieur le Maire que les populations qui vous ont choisi lors de la dernière élection locale nourrissent un immense espoir en vous confiant les destinées de leur ville pour cinq bonnes années. Certes, votre coalition (Benno Bokk Yakaar ) est sortie victorieuse des locales mais vous êtes le maire de tous les linguèrois sans aucune discrimination. Vous avez toujours désapprouvé et ce, à la face du monde, la manière dont la ville de linguére à été gérée depuis des années par votre frère Habib SY. Aujourd’hui, ce dernier vous passe le témoin et vous laisse dérouler ton projet de ville. Avec beaucoup d’humilité le maire sortant a loué vos qualités lors de la cérémonie de passation de services. L’appel au travail que vous avez lancé devant l’équipe municipale résonne toujours à travers les murs de la mairie. Seulement, ce message ne doit pas être creux, banal, mais plein de contenu et de sens. Fort heureusement, votre attachement à votre terroir n’est plus à démontrer. Haut cadre à la BHS, vous avez préféré quitter cette grande institution financière afin de se lancer dans la politique pour servir le Djolof en général et Linguère en particulier.
Monsieur le Maire, vous conviendrez avec moi que linguére traine toujours le pas dans plusieurs domaines. Sur le plan de l’assainissement, les visiteurs se désolent des tas d’ordures qui jonchent les grandes artères de la ville. Dans les quartiers, partout les dépotoirs sauvages restent encore visibles au grand dam des populations avec tous les risques sanitaires qui en découlent. Il nous faut impérativement avoir un camion qui va assurer un système planifié de ramassage des ordures. Dans la même veine les populations de Diallou rail ont toujours demandé en vain la délocalisation du marché hebdomadaire (louma) qui est une véritable source d’insécurité à tout point de vue. Bref nous voulons une ville propre. Dans le domaine de la santé des efforts consistants restent à faire. Vous avez réhabilité les locaux de l’ancienne maternité mais les blouses blanches ont encore besoin de matériels techniques pour assurer les soins médicaux. A l’hopital Maguette Lo, les patients se lamentent de la cherté des tickets et des médicaments.
On ne le dira jamais assez, Linguére est pratiquement le seul chef lieu départemental où il n’y a pas un lycée moderne. Imaginez-vous, au lycée Alboury NDIAYE les élèves s’entassent comme des sardines pendant les heures de cours. Avec la chaleur qui sévit dans la ville au milieu de l’année scolaire, les enseignements sont presque hypothéqués. Un nouveau lycée constitue plus qu’une priorité, c’est une urgence. Les établissements élémentaires doivent être beaucoup plus attractifs afin d’être un cadre où les apprenants peuvent toujours allier les activités didactiques et ludiques.
A propos du foncier, il faut un audit sérieux. L’attribution des terrains ne doit pas être fondée sur des bases politiques politiciennes. Il est inadmissible que des personnes accumulent des terres alors que d’autres peinent à avoir un seul mètre carré. Elaborez un plan de lotissement, créez de nouvelles cités au profit des populations.
Monsieur le maire le recouvrement des taxes municipales fait défaut. Avec son envergure, le louma de linguére est loin de faire rentrer des recettes à la mairie. Vous aurez l’occasion de vérifier les versements jugés dérisoires. Même scénario au niveau des cantines qui sont au marché central. La situation faible des recettes a fini de causer de dégâts au niveau de la municipalité. Les charges fixes sont énormes alors que les recettes sont inexistantes.
Dans le domaine du sport qui est une compétence transférée, les subventions allouées aux ASC ne sont jamais données à temps même si le maire sortant l’avait doublé en un certain moment. Et ensuite le sport ne se limite pas seulement au football. Il y’a à coté d’autres disciplines comme le hand bal, le basket, l’athlétisme qui sont pratiquées par certains jeunes.
Monsieur le maire, la culture est toujours traitée en parent pauvre et rien ne va sans la culture. Redynamiser « Samba LINGUERE », construire une bibliothèque communale et permettre aux acteurs culturels de s’exprimer et d’exploiter les nombreuses richesses culturelles du Djolof.
Monsieur le maire, je ne vais pas terminer sans parler de la situation des handicapés et les couches sociales démunies. Loin de vous dire de placer votre mandat sous le sceau du social mais quand même ayez une oreille attentive à l’endroit de cette franche de la population. Ils ont besoin des soins sanitaires, de la nourriture, des logements décents brefs l’amélioration de leurs conditions de vie parfois déplorables. Souvent ils ont même des difficultés pour assurer les trois repas quotidiens. Les membres de la SADES ne me démentiront pas.
Nous avons espoir monsieur le maire. Oui nous avons espoir. L’envol socio économique du Djolof est pour vous un sacerdoce. Avant d’arriver à ce stade vos actions à l’endroit des populations sont encore visibles. Aujourd’hui, au-delà de vos responsabilités étatiques vous êtes dans les habits du maire de linguére. Sans nul doute vous avez les moyens de votre politique il reste maintenant à travailler et faire travailler votre équipe pour enfin extirper linguére des ténèbres.
MAMADOU MANGANE
Mamadou Mangane