Les autorités étatiques continuent d’user et d’abuser d’un langage technique pour ne pas reconnaître que le pays s’achemine lentement vers la hausse du prix de l’électricité, que le gouvernement avait initialement prévue d’appliquer en décembre dernier. Aujourd’hui, la tendance haussière se précise.
La première consultation publique organisée hier, à Dakar, pour la révision des conditions tarifaires de la Senelec pour la période 2014-2016 cache la redoutable réalité de l’augmentation du prix de l’électricité qui se profile à l’horizon. L’aveu émanant du ministre de l’énergie, Aly Ngouille Ndiaye et de la présidente de la Commission de régulation du secteur de l’énergie (Crse), Mme Maïmouna Ndoye Seck, est de taille. Cette révision a pour objet de fixer, pour la période 2014-2016, les modalités de détermination du revenu maximum que SENELEC pourrait percevoir durant la période, au titre de ses activités de vente d’électricité, a expliqué Mme Seck. Maintenant, s’il y a un écart entre ce qui est autorisé à la Senelec et le montant réel qu’elle doit encaisser, ajoute cette dernière, le mécanisme de compensation doit jouer. « Et si l’Etat ne verse pas la compensation à la Senelec, comme le ministre l’a dit lui-même, la Senelec est en droit de réajuster ses tarifs », a déclaré Mme Seck, en marge de ladite consultation. C’est la même approche qui a été adoptée durant toute l’année 2012 par le gouvernement, pour éviter aux ménages sénégalais les désagréments d’une hausse sur leur facture d’électricité. D’ailleurs, le ministre de l’énergie et des mines, Aly Ngouille Ndiaye, qui a lancé lesdites consultations publiques, a tenu à signalé que l’Etat a injecté quelques 105 milliards sur cette compensation, l’année dernière.
IL FAUT 34 MILLIARDS OU HAUSSE. Dans ce même sillage, le chef du département de l’énergie et des mines, Aly Ngouille Ndiaye, a révélé que pour 2013, le gouvernement a inscrit une enveloppe de 80 milliards de francs dans le budget, en vue d’assurer la compensation. Seulement, il convient de préciser que pour l’année en cours, l’écart de revenus prévu devra se situer autour de 114 milliards de francs. Ce qui laisse apparaître un gap à combler de 34 milliards entre l’enveloppe de 80 milliards que le gouvernement a inscrits au budget et la compensation attendue par la Senelec.
Sur un autre registre, l’imam Youssoupha Sarr du collectif des imams de Guédiawaye, qui a pris part à cette consultation publique, a réitéré l’épineuse question sur le monopole des compteurs que la Senelec a attribués à la société Simelec, où l’actuel Directeur a été actionnaire. « Si vous prenez 100 ménages, 90 vous diront qu’ils n’ont pas augmenté leurs appareils, qu’ils ont maintenu les mêmes appareils, les mêmes habitudes de consommation. Et pourtant, ces familles constatent que leurs factures haussent en flèche. Entre la Senelec et ses clients, il faut absolument rétablir le climat de confiance qui nous a toujours manqué et nous travaillons pour ça. Nous disons que ces compteurs ne sont pas fiables », a martelé l’imam Sarr, hier.