Beaucoup de sénégalais, et des hommes politiques de renom, à travers ces élections locales, s’insurgent contre cette loi sur la parité car ils estiment qu’elle relègue au second plan la notion de compétence avérée du citoyen tout court. C’est le centralisme étatique avec son carcan qui fait que les décisions viennent d’en haut, de loin, et ne prennent pas toujours en compte la diversité et la spécificité des opinions lorsqu’il s’est agi de d’élaborer la loi. Loin des caméras de télévision, ils rechignent contre cette forme de parité, cette discrimination négative qui propulserait la femme au devant de la scène politique, biaisant de facto le principe de l’équité et du genre.
D’ailleurs, le Président sortant a promulgué cette loi uniquement pour engranger des voies sur l’électorat féminin. Loin de nous l’idée de misogynie, mais force est de reconnaitre que beaucoup d’hommes compétents ont été laissé en rade à cause de ce système paritaire. Le but recherché s’était d’offrir les mêmes chances à tout le monde dans les postes électifs. Les femmes se sont toujours battues aux cotés des hommes efficacement. Avec une compétence avérée, elles ont toujours su tirer leur épingle du jeu et ce qui, d’ailleurs n’a jamais été contesté.
Mais il ya des localités où il fallait implorer des femmes peu instruites, qui ne connaissent rien en matière politique de s’investir sur les listes. Elles ne comprennent ni le pourquoi du vote, ni l’enjeu des élections. La démocratie balbutie à ce stade car aucun homme politique n’ose remettre en question cette loi et que dans les milieux religieux cette loi normative, n’est pas assez bien accueillie. La démocratie, telle qu’elle est si elle est vraie, compte sur, l’ensemble des membres de la collectivité, voire, en l’occurrence, de la communauté.
Le premier écueil est le rejet de cette loi par une écrasante majorité du pouvoir religieux qui l’a exprimé par un refus de l’appliquer. Dans nos sociétés africaines, il est illusoire de vouloir délivrer la politique de la religion. Ce principe de Machiavel rame à contre courant de la pensée collective. Cette loi doit, par conséquent, se débarrasser de son vêtement d’emprunt en s’inscrivant dans une dynamique unitaire et sortir des formules stéréotypées Jamais élection n’a eu à susciter autant d’intérêts de la part du citoyen. Est-ce par conscience citoyenne ce regain d’intérêt pour le politique ou par mépris de l’homme politique sénégalais qui n’inspire plus confiance ?
Ces élections traduisent un malaise profond de notre démocratie qui semble balbutier, vu le nombre effarant des listes présentés et le profil des candidats investis. Le paradoxe pour le Sénégal, pays d’une longue tradition démocratique, émanerait d’une absence de réglementation assez rigoureuse, garantissant la vitalité et la survie de la démocratie.
Cette pléthore de listes en lice, plus de 2700 listes en compétition pour les 552 communes et 45 départements traduit à mon avis une sorte d’anarchisme politique qui ne dit son nom. La complication viendrait aussi de l’organisation matérielle estimée à plus de 15 milliards de nos pauvres francs. La démocratie a certes, un cout, qui doit être porté par l’Etat mais aussi par les partis politiques, au risque de la faire plomber par un système politique anarchique où les conseillers municipaux et départementaux ne seront que l’ombre d’eux mêmes, virevoltant comme une girouette au gré du vent pour leurs intérêts crypto personnels et inavoués .
L’idéologie politique et le programme électoral sont abonnés absents à travers ces locales. L’argent est le seul levier économique dont se servent les politiciens en quête de popularité, et de virginité politique pour prétendre berner le peuple et se faire élire. L’on semble vouloir réhabiliter, à tout prix , des personnalités politiques et administratives , dans les liens de la détention, qui bénéficient d’une liberté provisoire, de manière fort surprenante, où d’une liberté sous caution , acquise à coups de billets de banques , aidés en cela par une certaine presse qui en font des starlettes du petit écran , le soir d’un Week-end.
Il suffit de jeter un coup d’œil furtif sur la liste des personnalités investies, qui ont eu à partir maille avec la justice, pour s’en émouvoir et en mesurer toute l’ampleur. A travers celles- ci se joue une bataille politique et à la fois juridique, sur un fonds de soubassements politico- judiciaires dans l’affaire des traques de biens supposés mal acquis.
Le PDS, (parti démocratique sénégalais) semble refuser la reddition des comptes et crie au harcèlement politique. « ‘ L’homme est à la mesure de toute chose « disait le philosophe Protagoras d’Abdère, défendant de ce fait, le principe du relativisme comme pour dire à chacun sa vérité dans cette affaire de détournements de fonds. Il serait quand même absurde de vouloir se soustraire des griffes de Dame Justice par des arguments tirés par les cheveux.
L’impunité semble gagner du terrain, et la violence érigée en mode de réponses face aux problèmes qui assaillent les populations dans leurs propres localités. Il est évident que la violence engendre la violence et elle est l’arme des faibles, érigée pour contrecarrer une volonté populaire locale qui veut en terminer avec cette catégorie de politiciens pusillanimes par essence et qui se livrent par le biais des milices à des actes de vandalisme. Les maisons de responsables politiques sont incendiées, la violence verbale et physique, restent les maitres maux dont souffrent les populations locales.
Il faut que force reste à la loi si nous voulons préserver la cohésion sociale, l’unité nationale, et préserver surtout notre démocratie. La liberté des opinions doit être garantie dans un Etat de droit étant entendu que la discorde, la liberté sont bénéfiques pour la vie, et la survie de l’Etat. Dans un Etat de droit, les énergies contradictoires ne doivent pas, par conséquent, être comprimées, refoulées, mais exprimées et canalisées.