Le refus de Wade, celui qu’on pourrait appeler le Gangster de Benghazi, le Bob Denard de l’Occident en Afrique avec résidence à Versailles, de faire preuve de réserve depuis que l’état du Sénégal a mis son fils en prison est une avanie à notre démocratie, une nuisance malsaine, fruit d’une indigestion de sa défaite du 25 mars 2012.
Wade ne pardonnera jamais au peuple Sénégalais d’avoir fait avorté son plan de dévolution monarchique. Son annonce que Karim Wade irait au second tour des présidentielles de 2017, selon de mystérieux sondages, tient de cette logique. Hier opposant au régime de Senghor et de Diouf, aujourd’hui opposant au Peuple qui lui a gracieusement demandé au soir du 25 mars d’aller prendre sa retraite au sein de sa loge maçonnique.
Ce que nous avons tendance à oublier, c’est que les gangsters ne connaissent pas la grâce, il faut qu’ils plombent sous la pesanteur de la force pour se résoudre à leur défaite. C’est pourquoi force doit rester à la loi, plutôt qu’aux conciliabules politiques. Wade est en train de dérouler sa stratégie séculaire aidé en cela par les bourreaux d’hier qui ne peuvent rien faire, sans leur vieillard grabataire qui, on le sait, malgré son âge avancé, est toujours aussi vénéneux que suicidaire.
S’il peut emporter le Sénégal dans sa tombe afin de sortir son fils de prison, il n’hésitera pas.
En continuant à rouler pour cette vieille épave politique, on se demande si les supposés cadres du PDS qui, depuis la nuit des temps, ont brulés des pneus, menés le pays à des années blanches et autres années invalides jusqu’à l’élection de Wade grand père, ont véritablement un amour pour le Sénégal. Sinon comment un esprit rationnel peut accepter que ces mêmes cadres soient encore prêts à reprendre le gangstérisme de rue—seul héritage acquis de leur maitre- pour essayer de jouer le jeu d’un Wade finissant qui a de facto imposé son fils à la tête du PDS? Dans quelles batailles à portée nationale ce fils s’est-il distingué pour décrocher le mérite d’être parachuté à la tête du Parti? Voilà des questions que j’aimerais voir ces cadres poser en leur sein au lieu de vouloir embarquer le pays dans une campagne électorale avant l’heure.
La récréation politique est finie depuis le 25 mars 2012, d’où la nécessité d’interner cet octogénaire belliqueux et de laisser la justice faire son travail afin que tous les gangsters du régime de Wade édifient le peuple sur leur gestion calamiteuse de notre pays.
Le discours passéiste de Wade, alias Caméléon du Sahel sonne à l’oreille de ceux qui ont perdu des années d’études pour qu’il accède au pouvoir, comme un ‘balafon crevé’.
Les Sénégalais veulent savoir comment le Plan Sénégal Emergent peut sortir ce pays de 54 ans de pauvreté ? Le vrai débat, il est économique, uniquement économique.
Comment sortir notre pays de 54 de pauvreté ?
Comment pouvons-nous devenir autosuffisants en riz d’ici 2017 mangeant le riz de la vallée?
Comment pousser la jeunesse à s’approprier des Domaines Agricole Communautaires pour résoudre leur propre chômage?
Comment remettre l’éducation au cœur de la préoccupation des parents afin qu’elle continue d’être un facteur primordial de développement économique et social?
Le vrai débat c’est comment faire du Sénégal un pays où tout le monde va au travail. Est-ce que le PSE peut se muer en un Plan Marchal afin que des chantiers poussent partout à travers le Sénégal, pour que personne n’ait le temps de faire de la politique à longueur de journée?
Il appartient aux acteurs de ce Plan d’imposer ce débat, l’exécuter avec un chronogramme et mettre le Pays au travail. Vouloir être comme le Rwanda ou la Corée est à ce prix !
Dr. Moussa Sow
pndip@yahoo.com
USA