Bonjours chers camarades étudiants,
Bonjour chers journalistes et merci d’avoir répondu à notre appel pour la tenue de cette conférence de presse,
Nous, étudiants du Cesti, réclamons nos bourses. Les points  sur le retrait des bourses, dans la réforme de l’enseignement supérieur, nous sont très préjudiciables. L’ensemble des étudiants de l’établissement concernés par cette mesure inopportune, sont confrontés à deux difficultés majeures :

-Les étudiants âgés de 30 ans et plus sont les plus grandes victimes de cette mesure. Une discrimination par l’âge d’autant plus incompréhensible qu’on compte un nombre important de trentenaires parmi les camarades du Cesti. Paradoxalement les étudiants de la Fastef et de l’Ensetp qui ont été dans cette situation ont finalement obtenu gain de cause. Selon le directeur des bourses, si ces derniers ont eu satisfaction par rapport à leurs revendications, c’est qu’on forme des formateurs dans ces établissements.  « Les étudiants du Cesti sont moins utiles » que leurs camarades de la Fastef et de l’Ensetp ajoute-il.  Cette décision injuste n’est plus ni moins que du deux poids, deux mesures. Faut-il la rappeler, le Cesti est une école d’excellence où l’on entre après un concours sélectif. A cet effet, nous méritons un peu plus d’égard.

-La  rétroactivité qui frappe les camarades ayant redoublé deux fois dans un cycle avant de rejoindre le Cesti. Ces étudiants sont manifestement les agneaux du sacrifice  d’une mesure qui les a mis devant le fait accompli. La mesure n’a pour autre but que de précariser leurs conditions de vie déjà peu enviables.
-Les nouveaux admis  sont  complètement laissés à eux-mêmes. Ils n’ont, jusqu’à présent rien perçu, contrairement aux années précédentes où ils recevaient leur pécule à la mi-mars, au plus tard.

Cette situation est beaucoup plus préoccupante pour les étudiants de la 3ème année qui doivent présenter une Grande Enquête en fin d’année. Un travail de recherches sur un sujet donné, noté par un jury, qui va sanctionner le passage de l’étudiant dans cet institut. Cette entreprise onéreuse nécessite, en dehors des allocations d’études, des fonds supplémentaires très peu supportables pour un simple apprenant. Les déplacements dans les régions, la location du matériel audiovisuel, le paiement de frais annexes etc., constituent déjà un problème de taille pour les concernés que le retrait de la bourse va rendre plus handicapant.

Les étudiants trentenaires en Master2 sont aussi concernés par cette privation dans la mesure où ils préparent leurs mémoires de fin d’études.

Beaucoup de nos camarades ont déboursé 35 000 FCFA avant la réduction des frais à 25 000 FCFA. Nous exigeons par la même occasion le traitement diligent pour la restitution des reliquats.

Plus du tiers de l’effectif total de l’établissement  n’a pas reçu de bourses d’études au moment ou nous vous parlons. Tandis que nous espérions sincèrement être mis dans des conditions optimales de travail, après avoir réussi un concours. Un concours très sélectif d’ailleurs, nous voilà en train de dépenser notre temps et notre  énergie à courir derrière un pécule qui aurait dû nous être acquis tambour ni trompette. Pourtant les effectifs ne sont pas pléthoriques au Cesti

Les conséquences sont graves comme on peut se l’imaginer. L’impact sur les résultats scolaires risque d’être négatif, puisque les étudiants qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts ou à subvenir au plus élémentaire de leurs besoins, passent le plus clair de leur temps à cogiter sur l’achat de tickets de restauration ou le billet du transport au lieu de se concentrer exclusivement sur les études.

Un problème de responsabilisation se pose aussi. Certains qui étaient parvenus à s’émanciper de la tutelle parentale sont obligés de revenir dans le giron familial pour constituer une charge qu’ils étaient censés alléger depuis leur entrée au Cesti. « Hélas ! les beaux jours sont finis ! » Gautier.

Nous nourrissons une réelle appréhension quant au devenir de cet établissement qui nous est cher. « Et ne dit-on pas cestien un jour, cestien pour toujours ». Pour le niveau Licence3 c’est une mort programmée car les étudiants détenteurs d’une licence3 ou d’un master  hésiteront à se présenter au concours d’une école où la bourse n’est pas garantie. Ce qui, à long terme, va impacter sur une offre de formation de qualité.

Au regard de toutes les raisons évoquées plus haut, vu notre patience sans failles depuis le début pour un règlement pacifique du problème, vu l’épuisement des voies de recours conventionnelles que nous avons utilisées pour parvenir à une résolution sans heurts de cet impasse, et constatant la sourde oreille des autorités, nous, étudiants du Cesti, avons souhaité donner ce point de presse pour prendre à témoin l’opinion nationale, les autorités en charge de l’enseignement supérieur, et toute la communauté universitaire de la situation délétère dans laquelle, nous évoluons depuis le début de cette année académique.

Sur ce nous avons décidé de décréter un mot d’ordre de grève de 48 heures renouvelables, en attendant la réaction desdites autorités.


Waly GUEYE, le délégué des étudiants du Cesti
Tel ; 77 447 40 00 & 70 919 27 50
e-mail : Walidcesti@yahoo.fr

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