Pendant la Covid-19, les entreprises de presse ont perdu environ 70 % de leur chiffre d’affaires. Depuis, elles sont en situation de quasi-faillite. Ces entreprises n’ont pas bénéficié des fonds publics mis en place par l’État du Sénégal pour amoindrir l’impact du coronavirus, selon Mamadou Ibra Kane. Face au « Jury du dimanche » sur iRadio, il a affirmé « qu’Il n’y a pas eu un fonds destiné à la presse parmi les mille milliards de francs CFA qu’on a tant chantés. Cela découle en réalité du fait qu’au Sénégal, de l’indépendance à aujourd’hui, sous Macky Sall, sous Diomaye Faye, la presse n’est pas considérée comme un secteur stratégique, comme un secteur névralgique ». L’invité ajoute que dans l’histoire économique du Sénégal, beaucoup de secteurs sont considérés comme stratégiques. Les secteurs de l’agriculture, de l’élevage bénéficient d’un accompagnement de l’État par une fiscalité spécifique, un financement, un encadrement juridique spécifique. C’est ça qui n’existe pas pour le secteur de la presse. Et de préciser par ailleurs que l’aide à la presse est une forme d’accompagnement de l’État, mais vraiment minime, en ce sens que Macky Sall jusqu’à 1,9 milliard, c’est plutôt une sorte de tontine, d’autant que les critères de distribution n’étaient pas respectés, n’étaient pas établis. « Quand on parle d’accompagnement du secteur de la presse, c’est comme on le fait, par exemple, pour l’agriculture. Il y a des financements spécifiques à des taux qu’on appelle des taux bonifiés, c’est-à-dire des taux qui sont inférieurs aux taux des banques commerciales », dit-il. Avant de conclure, quand on dit en réalité que la presse est un secteur névralgique, un secteur stratégique, c’est qu’aucun État au monde ne peut vivre sans presse. Aucune démocratie au monde ne peut se développer sans presse.