À Paris, le Président Bassirou Diomaye Faye a tenu un discours fort à la veille de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 devant  500 participants. 

J’adresse à la France, pays hôte, et au mouvement olympique, mes meilleurs vœux de succès pour ce rendez-vous de l’excellence sportive mondiale et de la fraternité humaine.

En nous réunissant ici, sous la bannière de l’Olympisme, nous faisons vivre la tradition antique de la Trêve olympique, célébrant les idéaux de paix, de sécurité et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Cependant, force est de constater que l’idéal olympique est aujourd’hui mis à rude épreuve par la tragédie de la guerre, de la violence sous toutes ses formes et des inégalités sans cesse croissantes au sein et entre les nations.

Inspirée par l’idéal olympique, notre rencontre devrait sonner le réveil des consciences sur les iniquités persistantes d’un ordre mondial historiquement dépassé. Si nous voulons que les choses changent, il nous faut changer les règles du jeu.

Je pense à l’évasion fiscale, aux congés fiscaux abusifs et autres flux financiers illicites qui privent nos pays de ressources vitales au financement du développement. Je pense à la question lancinante du traitement juste et équitable de la dette ainsi qu’au système de notation biaisé sur l’évaluation du risque concernant l’Afrique.

Je pense aux conditions inéquitables de la transition énergétique, quand certains partenaires interdisent le financement à l’étranger de sources d’énergie fossile, y compris le gaz, alors qu’ils continuent d’utiliser eux-mêmes des sources beaucoup plus polluantes comme le charbon.

À maintes reprises et à juste titre, le Secrétaire général des Nations Unies a alerté sur le risque de fragmentation d’un système international obsolète et non inclusif.

À l’évidence, un système qui perpétue le statu quo et ignore les besoins légitimes de sa grande majorité crée les germes de sa remise en cause et la recherche de  voies alternatives.

La mutation du Groupe des BRICS en un Sud global plus large montre à quel point le système international est contesté, et combien il urge de le réformer pour le rendre plus inclusif, plus juste et plus transparent dans l’intérêt bien compris de tous.

La réforme est possible si nous y mettons la volonté politique nécessaire.

Dans deux ans, le Sénégal accueillera le premier évènement de l’Olympisme en Afrique avec les Jeux olympiques de la Jeunesse. C’est un honneur que nous partageons avec, l’Afrique, notre Continent.

Merci au Président Thomas Bach et merci aux membres du CIO pour le choix unanime porté sur le Sénégal pour abriter ce rendez-vous historique de la jeunesse mondiale.

Je saisis l’occasion pour attirer l’attention de notre Sommet sur le fléau insupportable du racisme et de la discrimination raciale qui continue de gangréner le sport dans un contexte de banalisation des discours haineux et xénophobes.

Face au racisme et à la discrimination raciale, nous devons rester debout et intransigeants.

C’est ainsi que nous pourrons mieux protéger les valeurs cardinales de l’Olympisme et célébrer ensemble sa magnifique devise : Citius, Altius, Fortius !

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