Même s’il refuse de prononcer les mêmes mots que Moustapha Niasse, Djibo Kâ tient à préciser que ce n’est pas demain la veille de son départ de la tête de l’Union pour le renouveau démocratique. «Je ne quitterai jamais en catimini la tête de l’Urd. Je ne peux pas abandonner mon bateau ainsi, comme un capitaine qui fuit la mer là où il y a des vagues. Ça serait une trahison. Je ne trahirai jamais mon parti. Il n’est pas question que je quitte maintenant la direction de mon parti. Je ne dirai pas que durant toute ma vie, je serai à la tête de l’Urd. Je ne suis pas comme quelqu’un (Ndlr : Moustapha Niasse) qui a dit que tant qu’il lui restera un souffle de vie, il sera à la tête de son parti. Ce n’est pas ma conception. Ce qui serait un échec de ma part, c’est de partir sans avoir préparé ma relève. Si je pars, on va déstabiliser l’Urd. Je ne suis pas fou», dit-il dans un entretien avec l’Observateur.
Djibo soutient que ce qu’il souhaite c’est s’il décède que l’Urd continue de vivre sans lui. Il est toutefois conscient que le Sénégal de 1997 (date de naissance de l’Urd) n’est pas le Sénégal de 2014. «C’est fini ce qui se faisait à l’époque. Maintenant, ce sont les citoyens qui sont souverains. Il y a beaucoup d’offres politiques. Et c’est la meilleure offre qui passera. C’est pourquoi je me dis qu’on doit s’adapter au contexte historique mondial et local surtout. Moi, je suis un réformateur», dit-il. Et en tant que réformateur, il a proposé que soient supprimés l’Union des cellules, la Fédération urbaine, la Convention régionale, le Comité directeur. A la place, il demande la création la Conférence des responsables des fédérations départementales. «Nous voulons fixer désormais la Cellule de base à 25 membres. Nous avons proposé que la Direction politique exécutive (Dpe) du parti soit remplacée par le Bureau exécutif national (Ben). Dans le même temps, il est proposé qu’il soit créé un poste de président du parti, à la place du secrétaire général. Le président du parti sera la personne morale de l’Urd, qui l’engage partout dans la vie civile, selon les règles définies par le congrès et précisées par le règlement intérieur», dit-il.
Djibo Ka propose également le changement du poste de secrétaire général «trop directif» à ses yeux par celui de président qui «couvre tout le monde».