Situé à 65 Km et à l’extrême nord de Linguère, Labgar manque de tout. L’eau, l’électricité, les pistes de production, logistique sanitaire, infrastructures scolaires modernes, etc. sont le lot de maux dont souffre ce village qui avait longtemps été un fleuron de l’économie par l’agro-sylvo-pastoral.

La Société de Développement de l’Élevage dans la zone Sylvo-Pastorale (SODESP) y a longtemps opéré en matière d’élevage des années 1960 aux années 1980. De quoi inspirer des jeunes ruraux de Labgar à mettre en place une collectivité pour la défense des intérêts des populations nécessiteuses du village.

Cette dernière portée sur fonds baptismaux, a décidé à prendre à bras-le-corps les problèmes en s’engageant dans la perspective du développement. Saliou Padane, un éleveur, explique: «notre troupeau est exposé au péril plastique. Le cheptel, tel dans un génocide, meurt du fait de leur exposition aux nocifs imperméables indigestibles».

Le seul forage existant ne peut pas satisfaire la forte demande en eau des populations dont la quasi-totalité est éleveur. Adama Diop, le Président de la commission des finances du forage, a expliqué les raisons des fréquences de manque d'eau criard.

«Le forage  consomme 110 l de carburant journellement et fonctionne pendant 20h (16h/14h) pour remplir le bassin à raison de 35m3/h. Malgré les efforts consentis par la commission pour couvrir toute la zone, le problème de l’eau reste récurrent», a souligné Monsieur Diop, avant de déclarer que la seule solution pour satisfaire la forte demande en eau est l’implantation d’un autre forage, qui appuierait précieusement le premier en état de dégradation trop avancée.

Le village de Labgar n’est alimenté en courant continu que trois heures par jour. Soit 20h à 23h. « Labgar a deux centrales électriques dont une fonctionnelle. La date de garantie de 3 ans est épuisée depuis 2011, raison pour laquelle les moteurs ne cessent de tomber en panne. Il nous faut un raccordement à la haute tension de Dodji située à 42 km de Labgar», a dit le conducteur du groupe électrogène Mouhamadou Diop.
Le poste de santé flambant neuf, évacue ses patients dans des conditions infernales. Il utilise une camionnette à double cabines qui date depuis 1995 pour acheminer les malades vers les centres de référence, tels que Linguère situé à 65km ou Ndioum à 95km. «Les évacuations souvent fatales se font sur des pistes de production et toutes les charges y afférentes (carburant) sont assurées par le malade», nous dit une dame qui préfère garder l’anonymat.

Labgar est un village enclavé. Pour s’y rendre, il faut  un travail de titan. Les chauffeurs peinent énormément à affronter les pistes tracées par les charrettes. Les seules carcasses moribondes (voitures) font plus de 3 tours d’horloge pour rallier Linguère. « Village carrefour, Labgar devait connaître un essor économique si toutes les conditions étaient réunies. Nous sommes enclavés à cause du manque criard de routes, ce qui fait trembler les hommes au volant», a lancé  un instituteur, Amady Guissé, avant de demander à l’État plus de considération pour sortir son village natal de l’enclavement.

Le collège d’enseignement moyen (CEM) de Labgar est abrité par l’ancien centre de perfectionnement des éleveurs de Labgar. Les collégiens qui sont quotidiennement accrochés, s’exposent aux dangers liés à la vétusté très avancée de cet abri provisoire voire précaire. Ali Niass, élève de 4ème A: «nous partageons les salles de classe avec les ânes. Notre terrain d’éducation physique est un danger à cause des vaches furieuses et des chiens errants qui nous côtoient quotidiennement».

Il s’insurge en outre contre l’insuffisance des aliments servis par la cantine scolaire: «il y a des élèves qui font plus de 3km pour se rendre à l’école, donc il leur faut une alimentation  bonne.

Malheureusement à l’école, nous sommes mal servis, 2 écumoires pour un groupe de 10 élèves». Il a lancé un cri du cœur à l’endroit de l’État la construction d’un CEM digne de ce nom, afin que les élèves étudient dans de très bonnes conditions.

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