Au Sénégal, le commerce lié au processus d’obtention de visas continue de prospérer et de se répandre. Pour se rendre dans les pays membres de l’espace Schengen tels que la France, l’Italie, la Belgique, l’Espagne, le Portugal et d’autres, la demande et l’obtention de visas sont devenues de véritables défis.
Autrefois gérées en interne par les consulats moyennant des frais, les demandes de visas sont désormais confiées à un opérateur indien appelé VFS. Au début, les avantages de la dématérialisation des demandes se faisaient ressentir. La numérisation permettait en effet d’améliorer l’efficacité et la rapidité du processus, tout en le rendant moins coûteux et plus convivial pour les demandeurs de visas.
Cependant, la dématérialisation des demandes de visas auprès des ambassades ou consulats de ces pays à Dakar a atteint ses limites aujourd’hui. Parmi les victimes de cette situation, on compte des patients, des étudiants et des hommes d’affaires qui luttent pour obtenir des créneaux de rendez-vous en ligne. Les frais de service prépayés sont officiellement fixés à 18 500 Fcfa pour les étudiants et les particuliers, et 34 500 CFA pour les VIP.
Le constat amer actuel est l’indisponibilité temporaire voire régulière de la plateforme ou de l’application « Rendez-vous ». Les trafiquants, les intermédiaires et les entrepreneurs du cyberespace guettent l’application « Rendez-vous » afin de la prendre en otage dès qu’elle est accessible. Ainsi, les créneaux de rendez-vous en ligne sont monopolisés par ces intermédiaires et trafiquants, qui demandent des sommes allant de 200 000 à 300 000 F CFA. Prenez-le ou laissez-le ! La situation a tellement pris de l’ampleur qu’elle suscite des critiques sur les réseaux sociaux.
« Les représentations diplomatiques au #Senegal sont-elles conscientes que les rendez-vous pour les dépôts de visa sont actuellement vendus entre 200 000 FCFA et 300 000 FCFA par des tiers qui parviennent à obtenir des disponibilités on ne sait comment, par quelle magie », a publié la journaliste et entrepreneure Jaly Badiane