On finit par s’habituer à tout, même à l’indicible horreur des disparitions par vagues en mer. La récente disparition de près de 300 migrants sénégalais, dont des enfants, en quête d’une vie meilleure, est une tragédie qui nous rappelle la dure réalité de la migration irrégulière. La mer, est devenue un cimetière pour nos hommes, femmes et enfants.

A nouveau des familles endeuillées, des veuves et des orphelins pour qui la vie était déjà un gouffre sans fond. La relative indifférence collective à ces naufrages sans fin, n’aide pas à y mettre fin, surtout que tout pousse nos concitoyens à fuir un pays coulé par ses élites. Ces âmes perdues symbolisent l’échec collectif de notre société à offrir des opportunités à tous, et plus encore, l’indifférence de ceux qui nous gouvernent.

La migration irrégulière est un symptôme d’un malaise plus profond. Elle est le reflet d’un système économique qui ne parvient pas à créer des emplois décents pour tous, d’une éducation qui ne prépare pas suffisamment nos jeunes à la vie active, et d’un manque d’opportunités pour ceux qui sont prêts à travailler dur pour améliorer leur sort. C’est le résultat d’une politique qui a échoué à répondre aux aspirations de notre jeunesse, les poussant à risquer leur vie pour un avenir incertain.

Nous ne pouvons pas rester les bras croisés face à cette situation. Il est temps d’agir et de mettre en place des solutions durables pour lutter contre ce fléau. L’éducation et la formation professionnelle doivent être au cœur de nos préoccupations. Il est essentiel d’offrir à nos jeunes une éducation de qualité et une formation professionnelle adaptée aux besoins du marché du travail afin d’acquérir les compétences nécessaires pour trouver un emploi décent. Parallèlement, investir dans le développement économique local est une nécessité, notamment dans les secteurs clés de l’agriculture, la pêche (dont beaucoup de candidats à la migration sont issus) et le tourisme.

La question de la migration ne peut être résolue par un seul pays. Nous devons travailler en étroite collaboration avec nos voisins et nos partenaires internationaux pour lutter contre les réseaux de trafiquants d’êtres humains et pour promouvoir des voies de migration légales et sûres.

Enfin, il est de notre devoir de garantir que les droits des migrants sont respectés, qu’ils soient en transit, en détention ou à leur retour. Cela comprend l’accès à l’assistance juridique, à la santé, à l’éducation et à d’autres services essentiels.

La migration est un phénomène complexe qui nécessite une approche globale et multidimensionnelle. Nous devons tous nous engager à trouver des solutions durables pour éviter que d’autres vies ne soient perdues en mer. C’est un défi que nous devons relever ensemble, pour le bien de notre pays et de notre peuple.

Thierno Alassane Sall
Député à l’Assemblée Nationale du Sénégal
Président République des Valeurs / Réewum Ngor

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