Revenus des Etats-Unis, des Sénégalais ont été placés en quarantaine conformément à la procédure de lutte contre le Covid-19. Mais les conditions dans lesquelles cette retraite forcée se passe ne sont pas toujours des meilleures. C’est ce que révèle une source qui est par ailleurs une de ces personnes retenues dans un des sites officiels. Souhaitant garder l’anonymat, notre interlocuteur fustige leur maintien en quarantaine alors qu’ils viennent de boucler les 14 jours de confinement. Plus qu’un témoignage, un vrai cri du cœur lancé à l’endroit des autorités étatiques.!
Après avoir fermé les frontières, l’Etat du Sénégal avait pris la décision de laisser entrer des compatriotes, résidents aux Etats-Unis, et qui avaient déjà rempli les formalités pour leur retour au pays. Mais comme prévu, ces personnes devraient automatiquement être confinées afin de ne prendre aucun risque de contamination. Mais, après les 14 jours que devrait durer leur mise en quarantaine, ces Sénégalais restent toujours retenus en isolement: « Nous sommes arrivés des Etats-unis par un vol en provenance de New York. Personne ne nous avait prévenus d’une éventuelle mise en quarantaine. C’est seulement à notre arrivée au Sénégal que nous avons été mis devant le fait accompli ».
A en croire notre interlocuteur, la mise en quarantaine devrait arriver à terme. Il rappelle d’ailleurs les conditions de leur accueil: « C’était le 25 Mars, à 6h du matin. Nous avons été retenus jusqu’à 14h, c’est après que des gendarmes nous ont acheminés au Lac Rose, dans un campement. Le test a été réalisé sur nous le même jour. Les résultats sont sortis deux jours après, avec cinq cas positifs qui ont été emmenés manu militari hors du campement« , poursuit-il.
La situation que déplore notre interlocuteur est non inédite dans la mesure où, dès leur arrivée, et comme le veut la procédure, des tests ont été réalisés et les résultats ont été positifs sur la majorité des cas. Mais ce qu’il fustige, c’est le manque d’attention à leur égard: »Nous les cas négatifs, n’avons ni entendu ni vu quelqu’un pour nous parler. Livrés à nous-mêmes, nous avions décidé de supporter dignement cette quarantaine malgré tout. Je ne sais pas exactement combien nous sommes, mais on parle de 43 personnes », révèle-t-il.
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Jugeant que leur retraite « devait prendre fin hier, 07 Avril, en théorie », ces personnes concernées considèrent qu’elles sont devenues de simples« otages » puisqu’on veut « [les] retenir encore quatorze autres jours, sous prétexte que les tests réalisés avant hier ont révélé deux autres cas positifs qui ont été emmenés hier soir, mardi ».
Par ailleurs, les conditions d’isolement ne sont pas les meilleures, si l’on se réfère aux allégations de notre source, qui considère cela inadmissible: « Aucun officiel n’est venu nous parler, nous vivons dans une saleté incroyable avec des chambres qui n’ont jamais été nettoyés depuis notre arrivée, et la bouffe n’en parlons pas! ». Ils évoluent dans des conditions propices à l’évolution et à la propagation du virus.
« Nous n’avons aucune protection, même pas de masque, et le personnel du campement qui est libre d’aller et de venir, peut nous contaminer », dénonce-t-il. Avant d’interpeller les autorités médicales: « Tout ce que nous voulons, c’est qu’on nous laisse rentrer chez nous! Nous avons été testés négatifs à deux reprises, qu’on nous libère! »