En 1993, Samuel Huntington publia un article intitulé «  Clash des civilisations » dans Foreign Affairs, qui vite,  en raison de son impact, se mua en ouvrage publié en 1996.

L’auteur écrit que  «  le public a été diversement impressionné, intrigué, choqué, effrayé, et déconcerté par ma thèse  les conflits entre groupes issus des différentes civilisations sont en passe de devenir la donne de base de la politique globale ». Comme l’a écrit tout dernièrement le Professeur Penda MBOW en réaction aux attaques terroristes sur le territoire français. Certes c’est une approche hautement défendue, sous un autre angle, qui est d’importance capitale pour toute analyse des mutations des sociétés actuelles. Ce qui est constant et qui mérite d’être mis en exergue, est qu’il y’a bel et bien choc des civilisations. Est-ce que la cause par effritement du choc des valeurs ?

Evidemment, en son temps, ce point de vue avait rencontré notre adhésion car la profondeur historique ne manqua pas de militer en faveur de cette thèse.  Même s’il  s’avère difficile d’accepter l’idée de « Nouvel âge de la politique globale » sous le regard téléguidé de toutes les cultures et valeurs sociétales dans « l’universalité » et les autres de secondes zones, néanmoins les oppositions entre civilisations et religions se trouvent au centre, hélas,  des relations humaines non pas dans le sens d’échanges fécondants ou de renforcements mutuels  mais de ce que nous qualifions de « domination culturelle ».

La parte des valeurs est une idéologie plus obscurantiste encore semble supplanter le débat de la civilisation sur la barbarie apparu dans les années lumières  pour lequel des acteurs comme l’Europe, d’un côté, le reste du monde de l’autre côté  se livrèrent une bataille sans merci pour son contrôle.

L’Occident façonne et modèle une société de libertinage, de contre valeurs et déviances à l’opposé de toutes nos coutumes et us d’inspiration ancestrale et/ou religieuse. Nous avons été pendant très longtemps enfermé dans l’enclos de la retenue et de la mesure en toute chose de la vie à tout point de vue, avec, des garde-fous coutumiers et religieux.

Le mythe de l’Occident, de sa puissance technologique et de son modèle économique, véhiculé sciemment par l’école, a relégué au second plan les « valeurs authentiques » définissant l’originalité des cultures locales. Et ceci pendant plusieurs siècles. Il est important de rappeler le processus de la domination culturelle du Continent noir par l’envahisseur, le colon qui a été minutieusement réfléchi de bout à bout.

L’homme africain se croit seulement bon, lorsqu’il pense et agit tel que l’aurait fait celui de l’Occident. Il s’agit là d’une tragédie pour alors l’Afrique qui ronge le Content depuis le plus profond de son système névralgique.

C’est puisqu’une exigence de « se retrouver » et de repenser sa marche vers la modernité.

Le vertigineux progrès que connaît le monde présent semble avoir pour toile de fond le brassage culturel. Toutes les entreprises humaines se dessinent sur la base de la culture devenue pluridimensionnelle. Toutes fois, dans leurs diversités, les cultures cherchent à se compléter et à se phagocyter les unes les autres.

Dès lors qu’en est-il de la société sénégalaise ? La réponse est simple pour tout observateur qui, avec acuité accrue, scrute cette épineuse problématique de société.

Lorsque des contre-valeurs jadis jugées comme des tares sont aujourd’hui érigées en principe (indiscipline et incivilité, sexualité précoce, manque de probité morale et d’éthique, culte de l’amateurisme et de la médiocrité, dépravation des traditions, occidentalisation de la société, absence de l’autorité, perte de l’unité familiale, etc.)

La triste vérité ressort d’un bref clin d’œil sur l’environnement immédiat des médias et autres supports ou tous autres accessoires associés de diffusion en présence aujourd’hui. Tous les moyens sont bons pour être une vedette de la télévision, des séries télévisées et des émissions ou bien même des clips de musiques.

Il suffit d’une certaines finesse squelettique pour se mettre aux enchères de véreux promoteurs de « Tout », hommes d’affaires et patrons des médias. Un seul maitre mot, la réussite. Il faut se hisser à un certain niveau standing de vie qui frôle le frisson.

Nous ne pouvons pas ne pas parler, pour nous en plaindre avec la plus grande amertume, de ces émissions télévisées, sans utilité aucune, qui polluent le petit écran et qui participent également à la dépravation des mœurs.

Elles sont sources d’impudeur, de sexualité précoce, de mal-être profond, de perte de temps, etc.

Le résultat s’est fait appel. Combien de fois, des hommes publics sont éclaboussés par des histoires de mœurs ? Combien d’histoires ont été étouffés dans les familles  sous le couperet d’une entente à l’amiable ?

Nous sommes tous interpellés ! C’est le devoir de tout un chacun de nous de léguer à ses enfants et petits-enfants une société de valeurs, de justice et de dignité. Les faits cette particularité d’être têtues. Faisons en sorte que notre histoire contée à notre oraison funèbre plus plaire nos plus proches !

Amadou THIAM

Juriste spécialisé en Contentieux des Affaires

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