Dans le cadre d’une mission de suivi et de veille concernant la mise en œuvre de l’approche Ecole Amie des Enfants dans les régions de Matam, Tambacounda et Kédougou, la COSYDEP a constaté d’importants résultats parmi lesquels : le renforcement de la mobilisation sociale à travers les structures de gestion et de concertation, ainsi qu’une meilleure synergie entre les acteurs.
Cependant, ces motifs de satisfaction ne sauraient occulter des réalités angoissantes. Ces réalités sont d’autant plus inquiétantes qu’elles se constatent en 2014 au Sénégal, malgré l’ambition déclinée de garantir l’accès à l’éducation pour tous les enfants et les importants investissements, aussi bien de l’Etat que des partenaires au développement et autres organisations de la société civile.

En effet, en cette veille de l’échéance 2015 pour l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), la mission a relevé dans ces trois régions des disparités frappantes qui font entrave au droit à l’éducation au Sénégal.

– Un départ massif d’enseignants, année après année, au détriment de la satisfaction des besoins exprimés. Par exemple, rien que 33 enseignants affectés, en 2013/2014 à Tambacounda, trois mois après l’ouverture des classes !!!, et sur un besoin exprimé de 72 enseignants ;
– Des ordres de service affectant des enseignants, en pleine année scolaire à Matam ;    
– Près d’une centaine de salles de classes dans la région, dont les travaux avaient démarré en 2010 mais qui restent inachevés, sans nouvelle des entrepreneurs ;
– 05 écoles « gelées » au détriment de 298 élèves et 05 classes fermées qui touchent 228 élèves, soit 526 enfants dont le droit d’aller à l’école est ainsi bafoué, faute d’enseignants ; 
– 356 enfants laissés en rade, en 2012/2013, rien qu’à Koumpentoum ;
– Des combinaisons ne favorisant pas la qualité avec la création de 17 classes dites tri grades (trois cours pour un maitre).

La COSYDEP marque ses inquiétudes et rappelle que : 
– L’investissement dans l’éducation est une obligation qui ne saurait faire l’objet d’une dérogation. Quelles que soient les contraintes, l’Etat doit tout mettre en œuvre pour garantir le droit inaliénable à une éducation primaire. Aucun enfant ne devrait se voir refuser ce droit ;
– L’Etat doit assurer que tous les enfants, y compris ceux appartenant à des groupes vulnérables et désavantagés, bénéficient d’une égale jouissance du droit à l’éducation ;
– La scolarisation, dans des conditions très précaires, de beaucoup d’enfants (abris provisoires, effectifs pléthoriques, combinaisons très spéciales de classe, insuffisance d’intrants, …), ne favorise pas un enseignement de qualité et masque des problèmes persistants ;

La plupart de ces situations pouvaient être évitées ou corrigées avec une ferme volonté et de l’organisation. A l’évidence, il urge de prendre des mesures hardies pour : (i) la réouverture des classes fermées, (ii) l’enrôlement effectif des enfants inscrits, (iii) l’affectation conséquente d’enseignants, (iv) l’extension de la carte scolaire, (V) l’exploitation judicieuse des outils de suivi.

Le Gouvernement du Sénégal, à travers son Ministère de l’Education nationale, est interpelé pour apporter des réponses urgentes et concrètes. L’heure est aux actions !!! L’Education est le plus puissant vecteur de transformation positive et c’est le meilleur atout dont dispose notre pays, pour un Sénégal véritablement émergent.

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