Le feuilleton judiciaire opposant Alioune Ndiaye, PCA de Maritalia et Mayora Mbaye, actionnaire dans la société est loin de connaitre son épilogue. L’affaire vient de prendre une tournure pour le moins inattendue. Mayoro Mbaye a été expulsé de son domicile sis à Hann Marinas le 25 janvier dernier par les gendarmes de Brigade de Hann Maristes. Les pandores se sont appuyés sur l’échéance d’une hypothèque contractée dans le cadre de ses activités avec Maritalia.
La villa reprise est évaluée à plus d’un demi-milliard de nos francs. Ce fait nouveau donne une tournure étonnante à une affaire très complexe qui date de 2003. Aujourd'hui, M. Mbaye dénonce la mesure d'expulsion qui le frappe, puisque l’hypothèque a été contractée au titre d'actionnaire de la société MARITALIA contre laquelle il est en procès, depuis plus de 10 ans.
Dans cette affaire, Alioune Ndiaye, Pca de Maritalia, a été inculpé le 25 février 2013, pour abus de biens sociaux portant sur les sociétés Maritalia, Technipact et Lampafric.
La Chambre d’accusation, suivie par la Cour Suprême, avaient rendu deux décisions (le 1er juillet 2010, pour la première et le 6 juin 2011, pour la seconde), demandant son inculpation. Les malversations qui lui sont reprochées sont estimées à 9.216.288.792 fCfa. Mayoro Mbaye reproche à Alioune Ndiaye, Pca de Maritalia d’avoir fait des transferts frauduleux de parts sociales lui appartenant au sein des sociétés Alga Sarl, Genecom Sarl, Technipact Sarl et Lampafric Sarl, dans le seul dessein de l’évincer.
En effet, détenant 11% des actions de MARITALIA SA, Mayoro Mbaye réclame depuis 2003 le paiement de 442 536 300 F Cfa aux titres de ses dividendes de 1996, 1997, 1998, 1999, 2000, 2001 et 2002. Après 10 ans de procédures, M. Mbaye informait le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Me Sidiki Kaba, dans une correspondance, en date du 23 janvier 2014 dont EnQuête détient copie, « des injustices subies par (s)a famille et (lui) même depuis 10 ans » et de la mesure d'expulsion prise contre lui. Il révélait dans sa missive détenir des preuves de corruption et de concussion dans ces dossiers.
Ainsi, à force d’adresser des correspondances aux autorités, Mayoro Mbaye a obtenu un écho favorable auprès du ministre de la Justice, Me Sidiki Kaba, qui, dans une lettre datée du 01er octobre 2013, jugeait « inadmissible » que cette plainte avec constitution de partie civile remonte à plus de dix (10) ans. Il y informait avoir saisi le Procureur général près la Cour d’appel de Dakar, pour s’imprégner du dossier qui prenaient une tournure politique.
Selon des sources proches du dossier, ce n’est pas seulement l’actuel Garde des sceaux qui a pesé de son poids. Le Premier ministre Aminata Touré était aussi intervenu pour réclamer… lumière.
(Source : Enquête)