Né en 1924 à Mouye, dans la région de Louga, au Sénégal, dans une famille de Gawlo Halpulaar (Peuls), Samba Diabaré Samb est un griot laudateur et “xalamkat” (joueur de xalam ou luth sénégalais). C’est aussi et surtout un généalogiste, un chroniqueur social, un historien et un poète très populaire dans tout le pays. Avec son ami Amadou Ndiaye Samb, autre griot et joueur de xalam, il a largement contribué à la valorisation et à la popularisation des musiques lyrique et classique sénégalaises.
Dès l’âge de 17 ans, il s’illustre dans sa région et bien vite, il est invité à des manifestations (mariages, baptêmes, galas), notamment à Saint-Louis et à Dakar. Désireux de mieux comprendre les techniques de jeu du xalam, Samba Diabaré Samb sillonne le Sénégal et se rend à plusieurs reprises au Mali pour rencontrer, collaborer, échanger et se confronter avec les grands maîtres du ngoni (le xalam mandingue).
En 1958, l’émission sur l’histoire et le patrimoine culturel du Sénégal qu’il anime en duo avec son complice Amadou Ndiaye Samb, “Sénégal Demb” (Le Sénégal d’hier), connaît un tel succès qu’on le surnomme “le grand maître du xalam”. En 1962, Samba Diabaré Samb est membre fondateur de l’Ensemble lyrique traditionnel du Théâtre National Daniel Sorano de Dakar.
C’est avec cette troupe pépinière et incontournable qu’il joue en 1969 “Saaraba”, une magnifique ballade populaire sur “le paradis doré” dans l’imaginaire sénégalais. Lors de son passage à Paris en 2010, il interprétera ce titre, en compagnie d’un autre ami et joueur de xalam, Boukounta Ndiaye, à Saraaba, un espace culturel initié à l’époque par Nago Seck et Sylvie Clerfeuille dans le 18ème arrondissement de Paris.
Avec l’Ensemble lyrique traditionnel, Samba Diabaré Samb a sillonné le monde à plusieurs reprises (festivals, semaines culturelles, galas…). Cet artiste régulièrement invité au palais présidentiel du Sénégal lors des visites officielles de chefs d’Etat est l’un des plus couronnés du pays : Chevalier de l’Ordre des Palmes Académiques (1983), Officier de l’Ordre du Mérite (1984), Commandeur de l’Ordre du Mérite (1990) et Officier de l’Ordre des Arts et Lettres (2002). Ce représentant du riche patrimoine culturel et traditionnel du Sénégal sera même nommé “Trésor humain vivant” par l’Unesco en 2006…
Membre de la Commission d’identification des œuvres de la BSDA (Bureau Sénégalais des Droits d’Auteur), Samba Diabaré Samb a enregistré des titres de grande facture comme “Birame Yacine” (2003), “Jëf sa yëf” (2000), “Taara” (1998), “Laguiya” (1997) ou encore la cassette Ngawla (1993), réalisée avec Mansour Seck et Baaba Maal qui en est le producteur.