La communauté internationale condamne sans appel les actes xénophobes se déroulant en Afrique du Sud, un pays pour la liberté duquel toute une planète s’était levée pendant des décennies pour abolir le régime de l’apartheid.
Le peuple sud-africain, devenu amnésique, vient de faire un sublime retour vers la case-départ en perpétrant des actes racistes inhumains et barbares à l’état pure pour panser ses plaies socio-économiques.
A ce jour, il a été recensé plus de 15 morts dans des violences contre les Africains étrangers provoquant un choc ressenti dans tout le continent africain et dans tous les milieux.
Il est acquis que ce sont les pires émeutes xénophobes en Afrique du Sud depuis 2008 au cours desquelles des dizaines de commerces, appartenant principalement à des étrangers, ont été vandalisés et brûlés dans la région de Johannesburg et dans la capitale Pretoria.
Ces émeutes ont vu des familles traumatisées, des vies détruites et la tâche s’annoncera immense pour mettre fin au sentiment d’afrophobie existant au sein de la population sud-africaine.
Ces événements ont entraîné de vives réactions dans de nombreux pays africains, dont le Nigéria, théâtre de violences contre les intérêts sud-africains, en représailles aux attaques xénophobes, en République Démocratique du Congo où un Consulat d’Afrique du Sud et des magasins sud-africains ont été pris pour cible de même que des manifestants ont ensuite jeté des pierres sur les vitrines du Consulat d’Afrique du Sud à Lubumbashi.
Cette onde de choc touche même le domaine sportif. L’équipe malgache de football a annoncé l’annulation du match amical prévu le 07 septembre 2019, en Afrique du Sud, compte tenu des inquiétudes sur la sécurité de la délégation de Madagascar.
Même le transport aérien aussi est impacté. En effet, la Tanzanie a interrompu jeudi ses vols au départ de Dar Es-Salaam et à destination de Johannesburg en raison des violences qui secouent la capitale commerciale sud-africaine, Johannesburg.
Ces attaques perpétrées contre ces ressortissants africains ont glacé de nombreux quotidiens du continent africain qui pointent du doigt la totale responsabilité des politiques sud-africains.
Ainsi, les journal burkinabé « Wakat Sera » et « Aujourd’hui au Faso », les quotidiens nigérians « The Guardian Lagos » et « The Mail & ,Gardian » le média sénégalais « Walf Quotidien » et son confrère en ligne « Senego », le journal rwandais « The News Time » et tant d’autres sont unanimes à affirmer que l’échec abject des gouvernements pour redresser les terribles déséquilibres économiques a alimenté la xénophobie ambiante dans le pays, pourtant deuxième économie du continent en termes de PIB.
Un pays dirigé par une élite politique intéressée et préférant se remplir les poches plutôt que de faire son travail a nourri ce à quoi l’Afrique assiste aujourd’hui avec impuissance.
Des cicatrices qui pourraient ne jamais disparaître en raison du taux élevé, 28%, de sud-africains vivant sous le seuil de pauvreté qui fait que les agressions contre les étrangers sont monnaies courantes dans le pays de Nelson Mandela.
Une situation qui rappelle étrangement celle provoquée par Boumediene, le 18 décembre 1975, jour de la Fête religieuse d’Aïd Al Adha, au cours de laquelle 350 000 Marocains furent expulsés sans ménagement, séparant des familles entières.
Ne dit-on pas « qui se ressemble s’assemble » !
Honte aux régimes algérien et sud-africain, vous êtes aujourd’hui la risée de la communauté internationale et demain vous serez au banc de cette même communauté, si ce n’est déjà fait.Farid Mnebhi.