On ne peut pas parler de la vie et de l’œuvre d’EL Hadj Socé Ndiaye en occultant celle d’Ibra Diarra Ndiaye. Sa fidélité, sa loyauté, son amour légendaire et son abnégation en vers son guide spirituel qu’il aimait appeler « Baye Socé » étaient connus de tous. Le célèbre poème qu’il lui a dédié témoigne de l’attachement qu’il vous à « Borom Dokhoba ». Ces pamphlets résument bien la dimension mythique et mystique de l’œuvre d’El Hadji Socé Ndiaye.

Fils de Médoune Aram  Ndiaye et de Diarra Dia, Ibra Diarra Ndiaye est né vers 1914 à Ndiayéne. Cette bourgade située aux alentours de la ville de Linguère garde toujours les stigmates d’un village ancestral aux vestiges historiques. C’est de là qu’est née une grande complexité entre ses deux « Hommes ». La relation entre Borom Dokhoba et Ibra Diarra est fortement marquée par des liens de spiritualité assimilable à celle vécue par Cheikh Ibra Fall en vers on illustre guide Cheikh Ahmadou Bamba. Certes, Cheikh Ibra Fall n’avait pas de lien de parenté avec Khadimoul Rassoul, mais El hadj Socé est le frère cadet de Médoune Aram Ndiaye, père d’Ibra Diarra Ndiaye. C’est dire qu’El Hadji Socé Ndiaye est l’oncle paternel d’Ibra Diarra Ndiaye car Socé et Médoune partagent le même père qui s’appelle Aly Yacine Ndiaye.

Comme on le voit, l’histoire de ces grands hommes est toujours marquée par de fidèles compagnons dévoués et soumis à l’appel du devoir de leur guide pour propager la flamme diffuse et porter haut le flambeau pour éclairer leur univers.
El Hadji Socé Ndiaye et Ibra Diarra Ndiaye ont vécu une partie de leur enfance à Ndiayéne. C’est à partir de cette période qu’a commencé la complicité entre les deux hommes jusqu’à la fin de leurs vies. Il existait une véritable amitié entre eux. Plusieurs témoins de l’histoire racontent que souvent quand El hadj Socé Ndiaye était dans une colère noire, seul Ibra Diarra Ndiaye pouvait l’en dissuadé et réduire « la tension ». Ce qui en résulte après entrevue, ce sont des éclats de rire. C’est le seul qui pouvait baisser la montée d’adrénaline et en conséquence le faire rire.

Ibra Diarra Ndiaye faisait partie des premiers Moukhadam d’El Hadj Socé Ndiaye. Il aidait beaucoup son guide spirituel à la préparation des Gamou. Le moment venu, il mobilisait tous ses moyens et convoyait tout le monde vers Dokhoba. Cela est confirmé par Demba Arame Ndiaye son fils qui raconte qu’à bas âge, tous convergeaient vers Dokhoba, la sainte, même s’il faut le faire à pied. Ce dernier avec son Grand frère N’diaga Ndiaye et toute la maisonnée allaient depuis leurs bas âge à Dokhoba pour fêter le Gamou.

Ibra Diarra Ndiaye vouait un grand respect à ses oncles paternels. Tous ses fils portent les noms de son père et de ses oncles paternels. On peut citer : Pape Médoune Ndiaye qui porte le nom de Médoune Aram, Demba Aram Ndiaye, Ndiaga Ndiaye, Socé Ndiaye. Seul Naby Ndiaye porte le nom de son ami de longue date, le nommé Naby Diop qui fut délégué du quartier Thielly.

D’après nos sources Ibra Diarra avait l’intention de donner le nom de son fils qui venait de naître à son guide El Hadj Socé Ndiaye, mais ce dernier lui intima l’ordre de renoncer à ce projet et de faire porter le nom du nouveau né à Ndiaga Meissa, son grand frère, qui cohabitait avec Ibra Diarra dans la même concession ; ceci pour éviter d’éventuelles frustrations et de prédire que son homonyme verra le jour plus tard. Quelques années après, Mam Socé prédit à son fils et talibé qu’il lui reste un seul fils durant le reste de sa vie. C’est ainsi qu’à la naissance de sa fille cadette, Ibra Diarra Ndiaye lui fera porter le nom d’El Hadji Socé Ndiaye, même si cette dernière était une fille. Tout le monde s’exclama pour dire qu’on n’a jamais vu une fille portée le nom d’un homme. C’est ainsi que la fille cadette de Mame Ibra Diarra porte le nom de son Marabout Socé  Ndiaye. Mam Ibra est resté pendant presque cinq années après sans avoir d’enfant.

De son vivant, Ibra Diarra Ndiaye était un grand poète et un visionnaire hors pair. Il a chanté durant toute sa vie les louanges d’El Hadj Socé. Son poème le plus célèbre est écrit vers 1966. Dans ce poème, Mam Ibra  avait prédit que Mame  Nar serait le premier khalife de son Père Mame Socé. En plus Mame Nar nous a raconté que c’est grâce à son grand frère Mame Ibra Diarra qu’il est rentré à Dokhoba. En ce moment là, il était à kaolack mais un jour, Ibra Diarra Ndiaye est venu directement dans cette localité pour lui signifier qu’il va rentrer tout de suite à coté de son Père car ce sera lui le khalife de Dokhoba. Donc on peut dire que Mame Ibra Diarra était un grand visionnaire car tout ce qu’il avait dit s’est réalisé.                                                                                                                                 

Ibra Diarra Ndiaye était aussi le fondateur du quartier Diallou Rail en 1958. Après son installation, il a fait appel à parents dont Yabsa Coumba Ndiaye, Amath Coumba Ndiaye, Sidy Ndiaré Ndiaye, Dame Faty Sarr, Abdoulaye Ndiaye, Moustapha Ndiaye, Ibra Faty Ndiaye, etc.

Selon nos sources, Ibra Diarra Ndiaye a fondé ce quartier sur autorisation de Maguette Lô et sous la bénédiction de Mam Socé. Ce dernier a  tracé et limité les contours de l’actuelle maison et la mosquée. N’ayant pas les moyens, Mam Ibra avait occupé une partie de la maison. Des années s’écoulèrent avant le lotissement du quartier Diallou Rail. Toutes les maisons qui étaient dans l’emprise du chemin de fer ont été démolies à l’exception de celle d’Ibra Diarra. Cette maison est restée intacte, allant jusqu’à prendre la superficie réelle tracée par Mam Socé.

Ibra Diarra le moukhadam et le fondateur du quartier Diallou rail est décédé le dimanche 09 Mai 1971 et repose en paix au cimetière de Thielly à coté de son Père Ndiaga  Meissa  Ndiaye et la mère de Mame socé, Meissa Sall.   

QUE NOTRE GRAND PERE REPOSE EN PAIX                                                                               

Par  son   petit    fils  MOR WOULY DIAYE                                                                                                                                                                       ;                                       

Masse Ndiaye, correspondant permanent à Linguère

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