A peine entrés en fonction, les ministres du Commerce et de l’Elevage ont dû face à la dure réalité du terrain, le premier pour satisfaire les doléances des boulangers qui réclamaient une baisse du coût de la farine, le second ayant été littéralement lancé dans le bain avec la peste des équidés qui menaçait de décimer le bétail. Après 48h de grève, la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (FNBS) a levé son mot d’ordre de grève jeudi, suite à des négociations intenses et difficiles avec le Premier ministre d’abord, le ministre du Commerce ensuite.

Les meuniers ont dû accepter de baisser le prix de la farine boulangère de 17 500 francs à 16 800 francs, soit une baisse de 700 francs CFA. Le ministre du Commerce a annoncé que le Conseil national de la consommation examinera les modèles d’homologation d’un nouveau format de pain ainsi que les marges applicables dans la fabrication. La FNBS invite depuis des mois le gouvernement à ramener le poids de la baguette de référence de 190 grammes à 250 grammes pour le prix de 200 francs CFA. De même demande-t-elle « l’application immédiate de l’interdiction de la vente du pain dans les boutiques, la réglementation de l’ouverture anarchique des boulangeries et l’application de l’arrêté ministériel portant interdiction de la distribution inter-région du pain ».

Selon la FNBS, « le secteur de la boulangerie sénégalaise vit actuellement des moments très difficiles avec l’ouverture anarchique des boulangeries et la vente du pain dans des conditions hygiéniques déplorables ». La fédération déplore aussi que « depuis la tenue des concertations de la filière boulangère en décembre 2017, aucune mesure n’a été prise par le gouvernement pour l’application des conclusions de cette rencontre ». Elle fait aussi état d’un « prix harmonisation » du prix de la farine par l’Etat qui entraine « le dysfonctionnement de la libre concurrence entre les meuniers ».

Si la FNBS a levé son mot d’ordre, le secteur n’est pas à l’abri d’éventuels remous, les travailleurs du secteur comptant décréter un mot d’ordre de grève en début du mois de ramadan (mois de mai) afin de « réclamer le respect du barème de rémunération et de meilleures conditions de travail ». La nomination d’Assome Aminata Diatta à la tête du ministère du Commerce et des PME dans le nouveau gouvernement est sans doute la consécration d’un parcours professionnels bâti, échelon après échelon, au sein de l’administration du Commerce au Sénégal.

Directrice du Commerce extérieur jusqu’à sa nomination à la tête du département du Commerce et des Petites et moyennes entreprises (PME), la commissaire aux enquêtes économiques est une véritable « femme du milieu ». Un qualificatif qui sied à juste titre à une fonctionnaire ayant fait ses preuves dans les différents services qu’elle a eu à administrer, au point de recevoir à plusieurs reprises des lettres de félicitation de ses supérieurs. « Ma particularité est que je suis à la fois spécialiste du commerce intérieur et du commerce extérieur.

Non seulement j’ai appris ces deux branches à l’ENA mais j’ai été affectée à plusieurs services régionaux de commerce », avait confié à l’APS la native de Dianky, dans la région naturelle de Casamance. L’ancienne conseillère technique chargée du Commerce et de l’Entrepreneuriat auprès du Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne (juillet 2014-février 2015), poste qu’elle occupait déjà sous Aminata Touré, entre novembre 2013 et juillet 2014, aura besoin de toute son expérience pour administrer un secteur où les arbitrages en terme de régulation font légion.

De son côté, le ministre de l’Elevage et des Productions animales multiplient les déplacements à l’intérieur du pays face à la recrudescence de la peste équine et de la gourme équine. A Latmingué (Kaolack), Samba Ndiobène Ka a fait part samedi de la volonté du gouvernement de « faire de son possible » pour venir à bout de la peste équine et de la gourme équine, dont des cas ont été détectés dans plusieurs régions du pays.

« Le Gouvernement va faire de son possible pour venir à bout de cette épidémie de peste équine et de gourme [équine] qui est en train de faire des ravages dans le pays », a notamment déclaré M. Ka, qui effectuait une visite à Latmingué où la maladie a décimé des dizaines d’ânes. « Nous allons prendre des dispositions pour renforcer le service vétérinaire et au-delà renforcer les services départementaux en lots de matériels et de médicaments », a indiqué le ministre de l’Elevage dimanche lors de son passage dans les localités de Sinthiou Malem (Tambacounda), Khoutiaba et Méréto (Koumpentoum).

La nomination, à 40 ans, de Samba Ndiobène Ka au poste de ministre de l’Elevage et des Productions animales sonne comme un retour aux sources pour ce fils d’éleveur et ingénieur agronome de formation, natif du Ferlo, haut lieu de l’élevage au Sénégal. Né en 1979 à Boulal, dans l’arrondissement de Sagatta Djoloff, dans le département de Linguère (Louga), il est issu d’une famille d’éleveurs. Son père Kelly Sadio Ka a été président du Conseil rural (PCR) de Boulal.

C’est donc naturellement qu’il apprit les fondamentaux de l’élevage aux côtés de son père, par ailleurs ancien président de la Maison des éleveurs du département de Louga. Ingénieur agronome, sortie de l’Ecole nationale supérieure d’agriculture (ENSA) de Thiès, il a été directeur de l’équipement rural au ministère de l’Agriculture. En septembre 2017, il occupe le poste de Directeur général de la Société d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED). Il est décrit par ses proches comme « un homme humble, modeste et travailleur ». OID/BK

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