Linguère, zone pastorale par excellence :La spéculation foncière prend de l’ampleur, des immigrés investissent le secteur de l’immobilier
Après la ville de Saint Louis, senegalcity s’est rendu dans le Djolof, plus précisément à Linguere, zone pastorale par excellence où pousse aujourd’hui comme des champignons de belles villas construites pour la plupart par des immigrés. Ces derniers mettent la main à la poche pour payer au plus fort des terrains qu’ils mettent en valeur. Avec la construction de la route nationale Linguere-Matam, la localité est aujourd’hui convoitée par des modou-modou dont certains ont trouver nécessaire d’investir dans l’immobilier par la construction de maisons pour la location. Une situation qui a sans nul doute engendré une spéculation foncière sans précèdent.
« Sci La Linguere » et « La Linguere Btp » :
Deux seigneurs dans le monde de l’immobilier dans le Djolof
Dans le champ des sociétés immobilières, ou se déconstruisent les mythes, et se fabrique la révérence, la SCI la Linguere et la Linguere BTP, se sont érigées en nouveaux seigneurs de la performance. Portées sur les fonts baptismaux pour faire au début de la promotion immobilière, ces sociétés qui ont déjà imposé leur marque de fabrique et leur style à Dakar, sont parvenues à construire une cité moderne sur les terres du Djoloff. « Je ne demande que l’octroi d’un terrain à Linguere et je vais y construire des logements avec un coût d’environ 6 millions 500.000f CFA pour les acquéreurs. Je ne cherche pas de bénéfices pour un projet à Linguere », déclare avec assurance Galaye Ndiaye un des administrateurs gérants.
Les immigrés investissent dans l’immobilier
Depuis 2000, les terres du Bourba Djoloff ont vu jaillir de grands bâtiments. Le prix d’un terrain estimé entre 25 000 F Cfa à 100.000 F Cfa selon le nombre de mètres carrés a vertigineusement augmenté. Aujourd’hui, les terrains qui se trouvent sur de bons sites coûteraient un peu moins de 6 millions F Cfa selon un courtier sous le sceau de l’anonymat. Grâce à la construction de la route Linguere-Matam, pour trouver un appartement il faut décaisser entre 75 000 à 100.000 F Cfa. Tous les djolofs-djolofs nantis surtout les immigrés ont commencé à investir dans le secteur de l’immobilier méconnu auparavant. En parcourant la route nationale, le visiteur est frappé par la beauté des immeubles construits tout récemment. De jolies maisons réservées à la location sortent de terres. Elles sont souvent l’œuvre des ressortissants de la localité qui ont fait fortune ailleurs, notamment dans l’hexagone.
Attribution des parcelles à Dahra Djoloff :
De 2 000 à 2009, sous le règne du maire Ali Saleh, certaines populations qui avaient payé les frais de bornage fixé à 30 000 F Cfa, étaient dans l’incapacité d’entrer en possession de leurs certificats d’attribution. A l’époque, les rumeurs les plus folles sur une supposée ou réelle spéculation foncière à grande échelle ne cessaient d’alimenter les sujets de conversation. Mais, Aly Ndimo Fall et Daouda Fall membres de l’ancienne commission domaniale s’empressent de répondre à leurs détracteurs que « l’ex-édile de la ville n’a jamais vendu de parcelle et n’a jamais autorisé personne à vendre le moindre lopin de terre ». Selon certains conseillers rencontrés, la commission domaniale ne rendait pas compte de l’évolution des travaux du lotissement complémentaire qui porte le nombre de parcelles à 5 800.
Des terrains vendus à des immigrés à un prix exorbitant :
Porté à la tête de la municipalité de Dahra, Pape Aliou Sarr confie que la commission domaniale à l’infirmier d’Etat Birane Diop et le cadre en télécommunication Bassirou Wade qui ont vite amorti la souffrance des populations. Depuis qu’ils sont aux commandes plus de 3 000 parcelles ont été attribuées aux populations de toutes corporations confondues. A en croire une source proche de la commission, certains vendeurs désireux de subvenir à leurs besoins sociaux bradent leurs parcelles à des vils prix aux grands commerçants qui à leur tour les revendent aux immigrés entre 3 à 8 millions de F. CFA. Chose qui a fait qu’une cité toute neuve est essentiellement habitée par des modou-modou à coté de l’ancien lycée de Dahra.
Sécurisation du foncier pastoral :
Pour accroître la contribution de l’élevage au développement du pays, les pastoralistes estiment venu le temps de disposer d’un code pastoral. Cet instrument aurait l’avantage de résoudre la gestion du foncier pastoral victime des abus des pouvoirs locaux, qui affectent les terres sans égards à la place à accorder aux producteurs. Adramé Sow Président du conseil rural de Barkédji pense que la menace la plus sérieuse qui pèse sur le pastoralisme demeure la mal gouvernance, l’absence de démocratie et de participation dans l’exercice du pouvoir local. « Nous les présidents des conseils ruraux, sommes responsables du bradage des ressources. Nous décidons d’affecter des terres sans tenir en considération les intérêts de tous les acteurs », clame-t-il.
Envoyé spécial SenegalCity.com à Linguère, Sékou Dianko DIATTA