Le Sénégal n’est pas en crise, encore moins en guerre mais l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) vient pourtant d’ajouter le pays à une liste de 36 Etats qui ont besoin d’aide alimentaire. La FAO ne pointe pas de conflits ni de tensions, elle félicite d’ailleurs les autorités pour les progrès réalisés dans le secteur agricole. Cependant, ces progrès sont insuffisants car le Sénégal reste dépendant des aléas climatiques et près de 5 % des 15 millions d’habitants pourraient être, d’ici cet été, en insécurité alimentaire.
En ouverture de son rapport, la FAO note les récoltes exceptionnelles au Sénégal pour la troisième année consécutive, conséquence directe de l’appui des autorités.

Cependant, l’Etat ne peut rien contre les déficits de pluie, particulièrement ceux de 2017. Un manque d’eau qui casse toute la chaine de production.

La baisse des quantités de fourrages dans près de la moitié de 42 départements du pays entraîne, en effet, une hausse de la mortalité du bétail. Les zones de pâturages sont très sollicitées et elles sont également détruites par des feux de brousse éliminant ainsi 14 000 hectares, depuis le début d’année. La situation est particulièrement compliquée au nord du Sénégal car les éleveurs de la Mauritanie voisine amènent leurs bêtes de l’autre côté de la frontière.

A ces pluies imprévisibles, s’ajoute le problème de la dépendance du pays aux importations de céréales d’Asie et du Brésil à des prix par conséquent évolutifs.

Pour la FAO, plus de 300 000 personnes sont actuellement en situation d’insécurité alimentaire. Si rien n’est fait d’ici au mois d’août, ce chiffre pourrait passer à 750 000 personnes.

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