Qu’il me soit donné ici l’occasion d’écrire ces quelques lignes afin de faire une modeste contribution sur
la situation socio-économique du Djolof. Puisse Dieu nous permettre d’être le plus objectif possible dans ce qui
suit et rendre cette contribution utile au développement de la localité.
« L’homme n’est pas fait pour penser, mais pour agir » dit-on couramment. Cette affirmation n’est pas une
négation de la réflexion qui demeure indispensable à la préparation de l’action. Il s’agit plutôt de justifier la
réflexion par l’action. On dirait alors, « l’homme ne doit penser que pour agir ». Je suis Djolof-djolof, j’agis !
Le développement local consiste en une transaction de proximité entre des hommes et leurs ressources. Cette transaction se situe à divers niveaux parmi lequel la planification économique et la création de ressources qui la circonscrit sur un territoire géographique qui fait lien entre des acteurs, des secteurs industriels et une économie régionale. Ceci est
l’objet de « Mon Point de Vue » de ce mois.
Le développement local est inséparable de la croissance, de l’existence d’activités de production, bien qu’il ne se limite pas à cela : on ne développe pas un territoire en le laissant à l’abandon. Dans bien des cas, aujourd’hui, « développer » consistera à passer d’une occupation passive d’un territoire à une occupation active. Mais on ne « développe » pas,
non plus, en détruisant le territoire et ses ressources, par effet d’une croissance sauvage et mal adaptée. La relation du développement local au processus de croissance économique est simple : développer une zone et sa population, c’est choisir le type de croissance susceptible d’assurer au mieux les conditions d’activité et de vie de l’ensemble de la
population concernée. Sans remettre en cause le concept de développement qui repose sur l’idée que l’industrialisation fondée sur l’unité de production de grande taille est la clé du décollage économique et du progrès social, il incombe vu ce schéma de développement de penser à une autre politique, celle des systèmes industriels locaux. Ces systèmes sont formés par d’entreprises de petites tailles –industrielles ou artisanales- qui s’adonnent à des activités similaires ou proches et regroupées dans un même espace géographique. Dans un contexte de crise, ces systèmes peuvent faire preuve d’une remarquable vitalité et d’une capacité de résistance étonnante. C’est à ce titre qu’ils doivent être implantés au Djolof.
En effet le Djolof regorge d’énormes ressources animales à tel point qu’il est si évident qu’une industrie de transformation et/ou de conservation laitière de moyenne taille pouvait y voir jour. Heureusement que le premier ministre Mme Aminata TOURE l’ait mentionné dans son discours de politique général. De telles industries permettront de réduire
considérablement le chômage, développer le tissu économique et réduire la dépendance. Au Djolof des centaines de litres de lait caillé sont perdus faute de conservation alors qu’il suffisait de bien les conserver (la pasteurisation par exemple) afin de les acheminer vers les centres de consommation les plus denses.
Une autre forme d’industrialisation est aussi le tourisme. Le patrimoine industriel peut contribuer à donner une image dynamique de nos collectivités, c’est une rentabilisation économique et un apport social. Le Djolof doit pouvoir bénéficier de son histoire pour se développer. Dans certaines localités comme Yang-Yang, des musées fermés ou à ciel ouvert
peuvent y être créés. Des médiathèques dans chaque site historique contribuerait à rendre dynamique le patrimoine, à faire découvrir une zone et ainsi créer des emplois directs ou indirects. Face à la reconversion de l’appareil industriel, la mise en valeur touristique du patrimoine est apparue comme une modalité à ne pas négliger.
« Les secrets de l'industrie cessent d'être des secrets ; ils sont pour ainsi dire dans l'air, et les enfants apprennent inconsciemment [pour] beaucoup d'entre eux. On sait apprécier le travail bien fait ; on discute aussitôt les mérites des inventions et des améliorations qui sont apportées aux machines, aux procédés, et à l'organisation générale de l'industrie. Si quelqu'un trouve une idée nouvelle, elle est aussitôt reprise par d'autres, et combinée avec des idées de leur crû; elle devient ainsi la source d'autres idées nouvelles. Bientôt des industries subsidiaires naissent dans le voisinage, fournissant à l'industrie principale les instruments et les matières premières, organisant son trafic, et lui permettant de faire bien des économies diverses » Alfred Marshall
Maguette SARR
« Mon Point de Vue – Etape 3 »
Email : leboyjolof@gmail.com
Téléphone : 765414510
« Si l'homme décide de servir le politique, qu'il le fasse, mais en gardant ses distances avec l'engagement politique (esprit partisan), parce que l'organe politique se comportera comme une machine envers l'homme qui ne pourra que le servir et être utilisé par lui. »