De toutes les candidatures déclarées à la présidentielle, celle du roi du mbalax est sans doute la plus controversée est la plus commentée de toutes.

Cet intérêt suscité tient tant de la popularité du personnage comme étant l’un des artistes musiciens les plus talentueux de sa génération que son caractère insolite voire inédit pour certains. Car de tous les candidats déclarés, il est le seul dont les qualités intellectuelles, au sens académique du terme, sont d’une disproportion quasi abyssale avec une fonction aussi lourde, exigeante et grave que la fonction de Chef d’Etat. Le bonhomme lui-même, en toute modestie l’a reconnu publiquement pour n’avoir  pas usé ses fonds de pantalon dans les tables bancs rugueux des amphithéâtres des universités. Je voudrais ici lui rappeler que ce déficit ne doit pas constituer en lui un handicap psychologique le torpillant , car les Chefs d’Etat, dans l’histoire politique de l’AFRIQUE à n’avoir pas fait d’études supérieures ,et qui ont pourtant assumé cette charge dans toute sa plénitude se comptent à la pelle. Cheikhou Touré de la Guinée, Omar Bongo du Gabon pour ne citer qu’eux ne pouvaient revendiquer aucun diplôme supérieur. Ce qui ne les a pas empêchés de tenir leur pays d’une main  de maitre, et la dragée haute à leur homologue sénégalais de l’époque, l’intellectuel brillant , agrégé en grammaire et chantre incontestable et incontesté de la négritude, je veux parler de Léopold Sédar Sénghor. Certains m’objecteront, frontalement, en me disant que les contextes ont évolué et que ces Chefs d’Etat sus cités étaient à la tête de pays différents du Sénégal d’un point de vue historique et sociologique, je suis d’accord. Mais en quoi le Sénégal sous Abdou DIOUF énarque et Abdoulaye Wade agrégé  en économie est il plus prospère que le Gabon de Bongo simple employé des PTT ? Je pus même de façon péremptoire affirmer en me fondant sur des critères économiques objectivement vérifiables qu’ en termes d’indicateurs il ya même pas photo entre le Gabon et le Sénégal même si, quelque part, je reconnais les dons exceptionnels dont la nature a dotés ce pays frère. Autre chose qui devrait inspirer les contempteurs de Youssou ndour  à contre pédaler sur sa candidature est les dispositions ,on ne peut clair ,de notre loi fondamentale qui est notre seule boussole et seul instrument pour mesurer la validité ou non d’une candidature .Elle stipule que tout sénégalais ayant l’âge plancher requis ,jouissant de ses droits civiles et civiques et sachant lire et écrire en français ,peut valablement faire acte de candidature dans les conditions fixées et arrêtées par notre code électoral. Les normes juridiques en vigueur dans ce pays et régissant les candidatures à l’élection présidentielle ne font nullement référence aux origines professionnelles ou au niveau atteint dans les études. Par conséquent ce débat est aussi faux que creux,  ceux qui l’agitent versent seulement dans de l’esbroufe et de l’activisme politique avec comme seul dessein de détourner les sénégalais des véritables préoccupations de l’heure. La presse, figure de proue, toujours à l’avant-garde du combat pour la solidification et la consolidation de notre système démocratique doit refuser de faire l’écho d’une telle cacophonie et d’un tel raout.
Le respectable François Mitterrand avait l’habitude de dire à propos de l’élection présidentielle qu’il s’agissait de la rencontre d’un homme avec une offre et d’une espérance exprimée par un peuple. Les prétendants au trône, pardon à la fonction, n’ont qu’à exposer leur offre, et le peuple sénégalais, dans sa lucidité et sa conscience citoyenne bien éprouvées tranchera en faisant son choix conformément  à ses intérêts futurs et présents bien compris.
Que le futur Chef d’Etat soit aussi sachant qu’Einstein ou aussi niais qu’un goujat, l’essentiel pour les sénégalais est qu’il soit dans les capacités et dispositions d’apporter des réponses idoines aux nombreux problèmes qui les taraudent pour que notre pays de façon résolue amorce son véritable envol pour son émergence économique et sociale.
N’est ce pas  Einstein qui disait justement que la compétence n’est que de l’expérience, tout le reste est de la pure information. Il veut parler de l’expérience au sens éclectique du concept transférable et transposable dans tous les domaines y compris dans celui de la gestion d’un Etat. Youssou, faites passer votre caravane de la satisfaction des espérances de certains et laisser les chiens aboyer au nom de l’animation de la galerie démocratique. Cette animation tympanisera tout le monde sauf vous, et pour cause.

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