Le ministre sénégalais de l’énergie et des mines, Aly Ngouille Ndiaye a séjourné du 29 au 31 juillet à Nouakchott dans le cadre d’une visite de travail à son homologue mauritanien, Taleb Ould Abdi Vall, ministre du pétrole de l’énergie et des mines. Au terme d’un conclave de trois jours, les deux parties ont convenu de signer un accord pour l’exploitation de l’énergie à partir du gaz et l’exportation au profit du Sénégal de cette source d’énergie. Dans cet entretien accordé au journal Tahalil , repris par Piccmi.com , Aly Ngouille Ndiaye revient sur les raisons et les axes de l’accord.

Monsieur le Ministre quel est l’objet de votre visite en Mauritanie?

Comme vous le savez, nous traversons depuis quelques années, des difficultés dans l’approvisionnement de l’électricité au Sénégal. C’est pourquoi, après le changement intervenu lors de l’élection présidentielle, et l’avènement du président Macky Sall, ce dernier a défini une feuille de route de sa vision sur la politique énergétique. Et cette vision intègre un mixte énergétique qui devrait permettre à terme à la société qui vend l’électricité d’avoir des coûts acceptables pour pouvoir les répercuter sur les Sénégalais et également atténuer les subventions que l’Etat du Sénégal donne dans le secteur. C’est la raison pour laquelle, nous sommes en train d’explorer plusieurs sources en énergie notamment dans la production d’électricité et le gaz fait partie des sources les moins chères. Puisque nos voisins mauritaniens ont découvert un bon potentiel qui aujourd’hui permet par rapport à ce qui est pourvu près de 1000 MW qui dépassent largement les besoins de la Mauritanie pour une bonne période, nous avons jugé nécessaire de venir voir avec la partie mauritanienne comment définir les axes de collaboration pour l’exploitation de ce gaz pour la production de l’énergie électrique. C’est ça principalement l’objet de notre visite en Mauritanie.

Qu’est-ce que vous attendez concrètement de la Mauritanie?

Concrètement nous avons convenu que dans le cadre de l’exploitation de ce gaz que les Mauritaniens nous vendraient déjà un surplus de l’électricité prévu en 2015 pour au moins 80 à 100 MW. Ça c’est pour tenir compte de la ligne de capacité de transport OMVS. Mais mieux que cela, ils ont même accepté selon une modalité à définir par une commission que nos deux pays mettent en place avec les deux sources d’électricité, d’une capacité supplémentaire en électricité. Mais ceci entraînera forcément une mise en place d’une ligne de transport supplémentaire. Ou alors la possibilité d’acquisition de gaz et son acheminement au Sénégal où on pourrait également mettre une centrale de gaz. Voilà ce qu’on a convenu avec la partie mauritanienne pour l’exploitation mutuelle du gaz trouvé ici en Mauritanie.

Où en êtes vous, en tant que nouveau régime, avec le problème de l’électricité notamment avec le plan Takkal que vous avez trouvé sur place?

Disons que le plan takkal pour l’essentiel de ce qui est mis en œuvre au Sénégal en dehors des locations qui nous coûtent chères, beaucoup d’autres programmes d’extension sont actuellement en cours mais avec du retard. Aujourd’hui, aussi bien les réhabilitations que les extensions, nous avons également d’autres programmes avec le charbon qui sont prévus pour arriver en 2016/2017. Cela veut dire d’ici là le problème est encore là. En dehors de cette difficulté, nous avons encore des problèmes dans le réseau de distribution au Sénégal. Aujourd’hui, ce réseau n’est pas capable de supporter la distribution surtout en période forte de chaleur. C’est la raison d’ailleurs pour laquelle ces derniers temps nous revivons la recrudescence des coupures d’électricité. Fort heureusement, nous avons la Banque Mondiale qui nous a fait un prêt pour pouvoir prendre déjà une partie de ce réseau. Et ce projet s’inscrit dans le cadre de ces solutions parce que normalement selon nos prévisions, ce projet arriverait bien avant les fameuses centrales de charbon qui étaient prévues par le plan takkal.
 

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