En 1987, sous le coup de la colère, le président DIOUF avait radié les policiers.
Aujourd’hui les autorités étatiques sont très remontées contre les enseignants grévistes. Ceux-ci sont très déterminés à mener le combat jusqu’au bout. Autrement dit, ils se sont radicalisés parce que, disent-ils, l’Etat n’a pas respecté les accords réalistes et réalisables avec eux signés depuis 2014. Le système est complètement paralysé. Les parents d’élèves sont inquiets ; les élèves qui ne savent pas où donner de la tête déversent leur courroux dans les rues bravant les forces du désordre, pardon de l’ordre.
C’est dans cette atmosphère très délétère que des gens qui ne connaissent rien de l’Education prennent d’assaut les medias pour demander aux gouvernants de radier les enseignants. Ils ignorent peut être que radier un policier n’est pas égal à radier un éducateur. Il est plus facile de remplacer mille policiers que mille enseignants. Tous les policiers font un même travail ou du moins peuvent faire un même travail alors que le corps des enseignants est composé d’instituteurs, de professeurs de mathématiques, français, philosophie, anglais, arabe, espagnol, svt, sciences physiques, etc. Il n’est pas évident de trouver tout de suite et maintenant des milliers de professeurs de philosophie ou de mathématiques, entre autres. C’est á coup sûr ce qui fait tergiverser l’Etat. Cependant pour un Etat qui ne cherche pas la qualité ni ne se soucie de la bonne formation de ses citoyens, radier tous les enseignants grévistes équivaudrait á priver de goûter à son enfant qui fait l’école buissonnière. Les conséquences pourraient être dramatiques, les pertes inestimables. Les enseignants non radiés soutiendraient leurs collègues ; les élèves, et du privé et du public, envahiraient les rues. L’opinion publique qui semble, pour le moment blâmer les enseignants, est très versatile. Elle pourrait considérer cette radiation comme arbitraire et injuste relevant d’un Etat incompétent et pingre. Ainsi, elle se braquerait contre les autorités. Les conséquences politiques pourraient être néfastes pour le régime en place car derrière chaque enseignant, il y a des parents, des amis et des sympathisants.
Un grand penseur disait que si l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance.
Samba Diama TOP, professeur