« L’Afrique est comme un mendiant assis sur une mine d’or » dit-on souvent. Cette assertion sied le plus aux populations de Dahra par rapport à la gestion de leur club de football, malgré, ses ressources humaines de qualité. Cela, pour la simple raison que ces dernières doivent la réputation de leur commune à leur club de football qui a fini de marquer ses empreintes dans les annales du football professionnel national.
Malheureusement, au moment où ces lignes sont en train d’être couchées le club fanion du Djoloff, traverse des moments sombres de sa vie.
J’ai tout le temps entendu qu’en football, il n’y’a pas de logique. Cette règle l’ASC Dahra n’en fait pas sienne. Hé oui! Ses mauvais résultats qui l’ont précipité en bas du classement sont en parfaite symphonie avec ses maigres moyens et à l’image de ses dirigeants. Un comité directeur quasi inexistant et indigne de celui d’une équipe de navétane, des responsables politiques plus soucieux des voix des électeurs plutôt que de servir pour une cause commune ( ASC Dahra), des supporters et sympathisants prompts à critiquer que de mettre la main dans la poche pour apporter leur pierre à la construction de l’édifice, voilà le comportement désolant des dahrois qui à mon avis ignorent royalement la valeur de leur bijou qui fait rêver plus d’une ville.
Alphonse de Lamartine disait « Honte à celui qui peut chanter pendant que Rome brule s’il n’a l’âme, la lyre et les yeux de Néron ». Face à cette situation de crise qui perdure, il ne sert à rien d’attendre la veille des élections pour demander les maux dont souffrent les populations de Dahra.
Il ne sert à rien d’attendre tout, des autres comme pour emprunter cette maxime de Friedrich Nietzsche qui voudrait que chacun s’aide et qu’au finish tout le monde puisse l’aider en revanche.
A ces moments sombres du club, seule une gestion participative et collégiale pourrait etre l’unique solution de le faire sortir de son gouffre. De grâce, chers concitoyens que personne ne soit pardonnée à apporter un soutien après que l’irréparable soit produit.
Dahra est l’une des localités où il est plus facile de créer des structures « mort-nées ». Hé oui ! « Mort-nées ». Combien de fois a-t-on assisté à des scènes de violences pour accéder à un poste de responsabilité avec tout un discours démagogique? Mais que feront-ils de ce que toute une communauté leur confie de plus cher? Mystère et boule de gomme!
C’est écœurant d’entendre le vice-président de l’ASC Dahra lors d’une émission d’une radio de la place dire que le comité directeur est inexistant. Pourtant ce sont ces derniers qui avaient pris l’engagement ferme au vu et au su de tous de s’acquitter d’une cotisation mensuelle de 10 mille francs mais que de bla bla bla. Désolé de vous dire basta! Maitres dans les discours séducteurs qui n’engagent que ceux qui y croient. On se rappelle des assemblées générales reportées à plusieurs reprises pour un malentendu des différents prétendants à la présidence et leurs acolytes. Etaient-ils animés d’un sentiment de servir leur terroir ou plutôt de se servir à tel point qu’ils ont même failli en venir aux mains ?
Chers dahrois l’heure est grave. Et, Nous sommes tous coupables.
Ainsi, permettez-moi de me mouvoir dans la lettre d’Emile Zola intitulée « J’accuse » pour traduire toute ma profonde désolation de voir ce précieux bijou se perdre puis se faner sans pour autant que personne ne se dresse pour le récupérer et en faire une vitrine.
J’accuse les gens de la plus haute hiérarchie jusqu’au citoyen lambda de ne point servir pour un intérêt général.
J’accuse l’assemblée élective d’avoir promu à la tête du club de bons vivants épicuriens dans l’âme qui n’ont rien à faire pour l’amélioration des résultats de l’équipe.
Pire, d’avoir promu aussi des membres incultes qui ne savent pas définir les rôles et fonctions d’un membre du comité directeur.
J’accuse ensuite le comité directeur de l’ASC Dahra d’être ni plus ni moins que la continuité de leurs prédécesseurs. Oui, ils ont été à la même école et la rupture annoncée par ce dernier fait toujours rêver.
J’accuse la société Dahra Djoloff S.A d’avoir usé d’une incompétence sans limite qui a occasionné la dégringolade du club de l’élite professionnelle jusqu’au plus bas de l’échelle.
J’accuse également cette dernière instance de faire main basse sur les commandes de l’équipe déjà reléguée en national et qui devrait être dans la logique gérée sans société anonyme.
Et, cela, n’est pas exempt de conséquences. Ah oui bien sûr ! Aucune bonne volonté n’est disposée à injecter son argent pour le compte du club dont certains, tapis dans l’ombre n’attendront qu’au moment du partage du butin pour faire leur show.
Je meurs de rire lorsque ces gens-là nous tympanisent avec leurs projets de société alors qu’en réalité, elles ne sont pas prêtes à satisfaire le cadet des soucis de ceux à qui, ils ambitionnent de briguer leurs suffrages pour conduire leurs destinées.
La politique définit comme étant l’art de gérer la cité est malheureusement, aujourd’hui la maladie invasive qui fait obstacle la commune de Dahra.
A ces politiciens, je leur rappelle que la politique n’a d’autre finalité que d’être un outil au service des citoyens. Donc pensons à ce qui pourrait faire de notre club comme un sphinx qui renait de ses cendres.
J’ai été ébahi ce week-end quand un jour de l’ASC Dahra me faisait part de son cri de cœur. Plusieurs mois sans salaire, ces derniers, transportés dans des minicars tels des moutons espérant des lendemains meilleurs n’ont pu gagner aucun match à l’extérieur.
Chers joueurs vous avez longtemps clamé l’expertise locale. Voilà que cela est fait, donc vous n’avez pas le droit de décevoir.
Pour autant que le calme traduit une responsabilité, j’ai pris l’engament de m’inspirer de Jean Paul Sartre, pour prendre ma plume pour une épée. Une épée ? Oui ! Non pas pour faire mal mais plutôt pour alerter, éveiller et sensibiliser afin de remplir le rôle de tout homme de média.
Je suis témoin mais la notion d’engagement me doit cependant rester à l’esprit.
Quand on enferme la vérité sous terre elle s’y amasse. Elle y prend une force telle une explosion que le jour où elle saute, elle détruit sur son passage.
Une pensée pieuse à feu Mamadou Moustapha Ngom qui avait toujours sué sang et eau pour le rayonnement du club. Sa disparition a occasionné un grand vide que nul ne peut combler. Que la terre lui soit légère.
Badé SECK