Il est rare dans mes écrits de centrer ma réflexion sur des personnes. Je fonde cette option sur un déterminisme simple : dans une nation, qui se veut républicaine de surcroit, les individus quel que soit le caractère novateur et salutaire du projet dont ils sont porteurs n’en demeurent pas moins des variables et des périssables. La seule constante au service de laquelle tous les efforts et toutes les énergies doivent être déployées est notre pays le Sénégal. C’est à son nom et pour son rayonnement économique et social que certains de ses fils et filles concoctent les programmes les plus alléchants, les plus enchanteurs qu’ils proposent à leurs concitoyens dans la seule optique d’engranger leur suffrage à travers d’élections qu’ils veulent libres et transparentes.
Dans ce contexte d’unité de temps et de lieu, le Sénégal offre l’image d’un grand marché où les différents protagonistes viennent à qui mieux mieux étaler leur offre en termes de meilleur devenir ,et ,ce, dans tous les secteurs et tous les domaines. Et à charge pour les consommateurs, symbolisés ici par les électeurs de se l’approprier en traduisant cette appropriation par un comportement et une attitude de vote favorable. Lequel vote, par un système de consolidation et d’agrégation à l’échelle nationale validera et légitimera le candidat qui aura recueilli le plus de suffrages valablement exprimés par les citoyens. Et celui ci aura l’insigne honneur et surtout les coudées franches pour diriger le Sénégal durant les cinq longues années à venir.
Je fais ce petit rappel à titre pédagogique et à dessein de davantage raffermir la vigilance des citoyens sénégalais pour qu’ils ne commettent pas d’erreur de casting, qui cette fois ci leur serait totalement fatale et irréversible. Ils doivent pour se prémunir des discours enivrants et anabolisants de certains vendeurs d’illusions, s’armer d’esprit critique et surtout de discernement pour les décortiquer mot après mot, syllabe après syllabe. Au delà des discours, il faut aussi analyser tous les signes factuels qui trahissent souvent avec éloquence les véritables orientations de certains candidats ou celles de leurs proches.
A ce titre, je suis assez préoccupé du fait que la plupart des souteneurs de Macky dans cette élection présidentielle soient de la même appartenance ethnique que lui. Je trouve les explications de samba diouldé Thiam sur son choix porté sur macky poussives et laborieuses. En filigrane, je perçois que le seul élément déterminant dans ce soutien est l’appartenance à une même communauté linguistique. Dans le Djolof, on nous parle de deux démissionnaires du PDS, tous deux des députés peulh, et ont rejoint le candidat Macky sans avoir expliqué avec des arguments politiques convaincants le sens de leur adhésion à cette mouvance. D’ailleurs l’un d’entre eux adama sow pour ne pas le nommer, s’est dévoilé en osant de manière publique proférer des menaces à l’encontre d’un brigadier pour sa propension qu’il a, à ne s’en prendre qu’à des gens de sa communauté selon ses propres termes. Le focus de la chaine de télévision 2stv sur ce même Macky sall s’inscrit dans le même sillage tout en renforçant les soupçons lourds que nous avons sur des connivences strictement communautaristes que Macky tisse pour avoir à ses cotés tous les sénégalais qui parlent la même langue que lui et partagent la même culture que lui.
On assiste là à une régression démocratique grosse de tous les dangers quant à l’avenir de notre jeune nation, et de son système démocratique fragilisé par des jeux d’alliance aux antipodes des dispositions légales clairement déclinées par notre constitution. En effet, si notre constitution interdit de manière formelle la création de parti politique de tendance ou d’obédience régionaliste ou éthniciste, c’est simplement dans un souci d’équilibre de notre nation, et de raffermissement de son unité.
Quand Wade a voulu brouiller notre boussole, Macky était de ceux qui étaient dans la rue pour dire non. Alors c’est quoi cette façon insidieuse et subtile de contourner les interdits formels de notre loi fondamentale ?
L’éthique et la morale veulent qu’on s’applique à soi d’abord ce qu’on exige des autres.
La seule chose qui doit capter l’attention chez un candidat à la magistrature suprême, c’est le discours programmatique et ses qualités humaines intrinsèques, lesquelles doivent être scrutées, triturées jusqu’aux détails les plus subtiles. Car après tout, l’élection présidentielle est un moment de rencontre entre un homme et l’espérance venant d’un peuple, le tout inscrit dans une dynamique positive de transformation d’un idéal pour plus de prospérité et de bien être.
Il ne faudrait pas que les électeurs sénégalais se laissent siphonnés par l’apparence débonnaire de l’enfant de fatigue qui cache une réalité autrement plus perfide qu’on ne le pense. Pour être président de la république, il faut être élégant et avoir l’esprit chevaleresque, et savoir que la fonction de chef d’état, aussi honorable et prestigieuse qu’elle soit n’est qu’une fonction et constitue une finitude. Le fait qu’il n’a pas rendu la monnaie de sa pièce au président Seck en se faisant représenter à son congrès d’investiture est le signe clinique qu’il ne peut pas se mettre à la hauteur des contingences et avoir comme seul point de mire le Sénégal.
Idrissa seck est le seul candidat, dans son programme de gouvernement à avoir cité nommément le djolof sans avoir négocié quelque soutien que ce soit.
En portant leur dévolu sur Macky Sall,je crains qu’au bout du compte, que le mouvement pour la renaissance du djolof ne déchante en ayant misé sur le mauvais cheval qui au départ ne mettait pas les intérêts du Djolof dans ses schémas de galop.
Youssoupha cobar