Le comportement erratique de Donald Trump préoccupe à Washington, selon plusieurs médias américains. Le rythme de ses décrets ou de ses tweets inquiète l’establishment.
Combien de temps Donald Trump va-t-il tenir à ce rythme? Plusieurs médias américains se font le relais de l’inquiétude des proches du président. Ces derniers jours, exaspéré qu’on ne reconnaisse pas suffisamment ses mérites, le locataire de la Maison Blanche « est déchaîné et met ainsi en péril son agenda législatif à force de s’en prendre à ses alliés républicains », diagnostique le Washington Post.
En quelques jours, note le quotidien, le 45e président des États-Unis a coupé les ponts autour de lui. Il a quasiment fait voler en éclats un accord sur le point d’aboutir avec les démocrates sur la question des Dreamers, les jeunes migrants sans papiers. Il s’est aussi lancé dans une nouvelle guerre culturelle sur la question de la contraception et celle de l’hymne national.
Un Trump en furie que son entourage cherche en permanence à calmer? C’est également l’image que donne de lui le sénateur Bob Corker, un poids lourd du Parti républicain, dans une interview au New York Times, dimanche dernier: « Je sais de source sûre que chaque jour, à la Maison Blanche, l’objectif est de le contenir », a confié le sénateur du Tennessee. « Il m’inquiète », ajoute Bob Corker, selon qui les tweets présidentiels ont plusieurs fois fait dérailler des négociations diplomatiques.
Seuls quelques ministres sont capables de le calmer
Seuls quelques ministres, selon lui, protègent les États-Unis du « chaos » et sont capables « de le dissuader quand il s’excite, de le calmer et de continuer à travailler avec lui avant qu’une décision soit prise ». Les déclarations de Corker ont sans surprise déclenché l’ire de Trump qui a réagi par une série de salves enflammées sur Twitter.
L’échange acrimonieux avec Corker a été précédé par un accroc avec le secrétaire d’État, selon la chaîne NBC. Alors qu’on lui montrait, à l’occasion d’un briefing, la décroissance du nombre de têtes nucléaires américaines depuis la fin de la guerre froide, en juillet dernier, Trump aurait dit souhaiter multiplier par 10 les capacités nucléaires américaines. C’est à la suite de cette réaction que Rex Tillerson aurait laissé échapper le « quel crétin ! » (moron), à l’origine d’une autre bordée de tweets présidentiels énervés sur les QI comparés des deux hommes.
Dernier exemple en date des poussées d’adrénaline de Trump, trois messages en 140 caractères, menaçant de retirer l’aide à l’île de Porto Rico dévasté par l’ouragan Maria, trop coûteuse pour le contribuable américain selon le président.
…We cannot keep FEMA, the Military & the First Responders, who have been amazing (under the most difficult circumstances) in P.R. forever!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 12 octobre 2017