La coalition hétéroclite de Bennoo Bokk Yaakaar à laquelle, il faut ajouter les autres coalitions de partis politiques a été sanctionnée par le peuple, au point que bon nombre de Sénégalais ont jeté leur dévolu sur des religieux (MRDS, BES DU NIAK, PVD). Avec ce qui vient de se passer, lors de ce scrutin de ce 1er juillet, il n’est pas trop de dire qu’il n’y a plus de partis politiques dominants.
Imam Mbaye Niang, alors qu’il se glorifiait de la percée des religieux hier, dont une bonne partie va siéger à l’Assemblée nationale, est d’avis qu’avec ce qui s’est passé hier, il n’est pas exclu de parler de brise du printemps arabe. C’est en ce sens qu’il faut admettre l’échec des politiques en voix électorales dans un pays en pleine transformation politique et idéologique. Oustaz Alioune Sall, un des religieux, avait assuré que s’il est élu, il n’hésitera pas à voter contre une loi scélérate. Donc, un avant-goût de ce que sera la 12ème législature. C'est-à-dire, «une assemblée équilibrée, loin d’un contrôle de quelques partis politiques». Serigne Mansour Sy Jamil, Imam Baye Niang, tous membres des Assises Nationales, n’empêcheront jamais le Président Macky de travailler librement. Mais, ils ne veulent plus rien du passé, à l’Assemblée nationale. Ils souhaitent une Assemblée équilibrée et indépendante ou le député se sent libre de représenter sa communauté, pas forcément un parti politique ou le Président de la République. Ainsi, le souhait de Serigne Mansour Sy est de moderniser cette institution. Le marabout préconise une démocratie participative et délibérative, qui consiste à se concerter avec les populations locales. «Notre démarche consisté à co-élaborer, co-décider et co-évaluer, dans un partenariat avec l'élu et le citoyen. Le citoyen doit élaborer lui-même la politique de sa localité. Les sénégalais ont voté pour une rupture radicale contre les dérives du passé, jamais une assemblée menottée pour une minorité. Toutefois, quelle posture auront les députés qui ont fait acte d’allégence à ces religieux ? Ne sommes-nous pas en devoir de craindre des députés-talibés, autrement, cela peut augurer de quelques dysfonctionnements à même de vicier cette 12ième législature.
Sékou Dianko DIATTA