M. Aly Ng.Ndiaye, au département de l’Industrie et des Mines est un atout supplémentaire pour le Sénégal et le Jolof en particulier. En effet le potentiel en ressources animales et minières de ce terroir, s’il est correctement pris en compte dans une politique pertinente de développement industriel , l’espoir est permis que les attentes de la population seront satisfaites.
Le département de Linguère, selon les statistiques de l’inspection départementale des services vétérinaires dispose d’un immense troupeau de 224 882 bovins, 480 414 ovins, 425 505 caprins, représentant respectivement 7%, 9% et 9% du cheptel national. Le système de production dominant, de type extensif, malgré l’énorme potentiel en lait et viande fait face à des contraintes diverses. notamment la disponibilité des facteurs de production, la valorisation de l’espace et du temps, l’accès au crédit, l’insuffisance du réseau hydraulique, la vétusté des infrastructures de communication, l’analphabétisme et le manque d’organisation des acteurs des filières animales. Les variations climatiques, la récurrence des feux de brousse, l’avancée du désert constituent de sérieuses menaces pour ces filières animales qui souffrent également de l’absence de structures de collecte, de transformation et de distribution, adéquates. conduites par des organisations professionnelles dynamiques, ouvertes aux innovations technologiques. La réglementation fiscale renchérit les facteurs de production importés en plus de la TVA sur le lait cru produit localement et traité par les unités de transformation de la place fortement concurrencées par le lait importé, disponible et accessible financièrement sur toute l’étendue du territoire jusque dans les villages et les hameaux les plus reculés, en toute saison. Alors que leurs concurrents disposent de réseaux et moyens logistiques pour la distribution et de stratégies de vente et commercialisation éprouvées, les unités de collecte et de transformation se suffisent d’un parc frigorifique réduit de faible capacité de stockage et de conservation et aucune stratégie de communication élaborée ni de budget alloué à la communication, encore moins de personnels dédiés à cette fonction.
Il convient de noter que la circonscription administrative de Linguère est desservie par un réseau de stations de radios communautaires et privées émettant sur la bande FM à Thiel, Gassane, Dahra Djolof, Linguère, Namarel( situé dans le département de Podor mais couvrant la communauté rurale de Labgar et une partie de Tessekere dans le département de Linguère) ; des publications en ligne initiées par des fils du terroir existent sans noter plus d’une demi-douzaine de correspondants locaux de la presse nationale et des principales chaînes de TV ayant pignon sur rue entre ces deux communes..
Il existe un réseau de 10 centres de collecte et de transformation du lait frais installé par Nestlé. Ce rayon laitier qui se trouve sur les axes routiers Dahra Djolof/Touba et Linguère/ Louga subit les contrecoups de l’enclavement des principales zones de production des communautés rurales situées au sud de Linguère et autour des communes de Dahra Djolof et Linguère. Ces unités de collecte et de transformation de lait sont des structures mises en place dans le cadre d’un partenariat Etat/secteur Privé en vue de répondre à la forte demande d’emploi au début de l’Alternance survenue en 2000 au Sénégal. Deux organisations communautaires sont également présentes dans le secteur : une au chef-lieu de département, l’autre dans la capitale économique.
Le département de Linguère contribue pour 73% de l’offre de beurre de vache de la région de Louga, 74% de celle du lait avec une production annuelle de plus de 2 700 000 litres et 38% de lait caillé traditionnellement traité par les femmes dans les exploitations familiales tandis que plus de 80% de la production totale de lait sont autoconsommés par les familles et les veaux, voire déversés ou remis aux chiens bergers de leurs propriétaires. Pourtant plus de 120 000 personnes vivent dans cette partie de la zone sylvo-pastorale et consomment du lait frais ou caillé, pasteurisé ou non. La quasi-totalité se trouve dans les 2 communes de Dahra Djolof et Linguère. Ces agglomérations urbaines se composent de plus de 30 000 potentiels consommateurs de 0 à 50 ans avec quelque 13 000 enfants et adolescents fréquentant les établissements scolaires.
En avril 1999, il fut rapporté dans un atelier du Forum Ensemble Développons le Jolof que le potentiel minier de Linguère est important. Tout récemment, des unités de transformation des produits locaux et notamment de fabrication de savon et de transformation des ressources animales et forestières ont administré la preuve que le développement économique et social de la zone sylvopastorale est à notre portée. En plaçant Aly Ngouille Ndiaye au département de l’Industrie et des Mines, Le Président et son Premier Ministre offrent un atout supplémentaire à notre terroir. Il s’y ajoute que le patron de ce ministère a déjà tracé la voie en initiant d’intéressants projets pour la promotion et la valorisation des ressources locales pour la production de savon, de beurre, de fromage, de conservation des produits de cueillette et de céréales.
Last but not least, le Jolof est également riche de ses filles et fils ayant l’expertise, la compétence et les ressources financières qui leur permettraient d’accéder aux financements et participer à la création de richesses et d’emplois. Des partenariats entre opérateurs locaux, nationaux et étrangers, le Forum de 199 avait encore balisé le terrain. Il urge aujourd’hui de retirer des tiroirs toutes ces réflexions et de les intégrer intelligemment dans le programme de Yoonu Yokute. Les opérateurs locaux établis dans le département ou ceux de la diaspora qui font partie des industriels et puissants opérateurs du Sénéga sont interpellés. Le ministre aura sans doute les moyens de les convaincre de s’orienter dans ces créneaux porteurs de chaines de valeurs. Ils sont à Dakar, à Kaolack, à Thiès. En Europe, aux USA et en Asie. Ils doivent s’impliquer dans la recherche de solutions aux problèmes de tout le monde. Car , tout le monde doit le comprendre, quelque soient la volonté du gouvernement et la justesse de ses politiques, l’Etat ne peut nous sortir du sous-développement sans que l’on ne mette tous au travail.
Papa Masseck Seck
Président ADEC Linguère