La tournée continue… Le roi Mohammed VI a quitté le Maroc voici environ trois semaines pour une tournée tantôt privée tantôt publique. En villégiature à Cuba, le chef de l’Etat est ensuite parti en Floride, avant de s’envoler pour Paris, où il a été reçu aujourd’hui, en grande pompe, au palais de l’Elysée par le président François Hollande. La Garde républicaine a été déployée dans la cour de l’Elysée et le chef de l’Etat français a accueilli son homologue au bas des marches du perron
Ce devrait être la dernière rencontre officielle entre le roi du Maroc et le président français, qui quittera ses fonctions aux alentours du 20 mai. Le roi Mohammed VI est allé lui rendre cette visite, qui n’était inscrite sur aucun agenda, jusques-y compris celui de l’Elysée.
La rencontre a eu lieu voici une heure, et elle devait être suivie par un déjeuner en présence de plusieurs officiels, marocains et français, parmi lesquels, selon Atlasinfo.fr, l’ambassadeur du Maroc Chakib Benmoussa, le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita, la ministre française de la Culture et fille du conseiller royal André Azoulay Audrey Azoulay, l’islamologue franco-marocain Rachid Benzine, et les deux Prix Goncourt marocains Tahar Ben Jelloun et Leïla Slimani.
Cette visite du chef de l’Etat marocain à son homologue français, en plus d’être ce qui ressemble à une visite d’adieu, très élégante au vu des relations entre les deux hommes, intervient quelques jours après le vote de la résolution 2351 par le Conseil de sécurité de l’ONU. Le texte est fort avantageux pour le Maroc et les Français ont de tous temps, et essentiellement en 2016 et 2017, tenu un rôle crucial pour défendre les intérêts du Maroc.
Aujourd’hui, avec le nouveau secrétaire général de l’Elysée, le dossier du Sahara s’achemine vers une solution qui s’appuie sur une nouvelle dynamique et un nouvel esprit, comme cela a été mentonné dans le rapport d’Antonio Guterres, lequel a servi de base au texte de la résolution 2351, qui a encore évoqué la solution politique, et non juridique, en l’occurrence une solution négociée et pas référendaire. Or, ce matin encore, 2 mai, le porte parole du ministère français des Affaires étrangères Romain Nadal a rappelé que « la France considère le plan d’autonomie présenté par le Maroc en 2007 comme une base sérieuse et crédible pour une solution négociée ». La France, membre permanent du Conseil de sécurité, faut-il rappeler…
Pour rappel, c’est sous le mandat de François Hollande que les deux pays, traditionnellement et historiquement amis, ont connu leur crise la plus grave. C’était en 2014, quand les services de police français avaient voulu, et œuvré, à interroger le chef du contre-espionnage marocain Abdellatif Hammouchi, alors même qu’il se trouvait à Paris au nom de la coopération sécuritaire. Le Maroc y avait justement vu un manque de considération diplomatique, et le froid (glacial) avait duré un an. Le réchauffement n’était intervenu qu’après les attentats de Paris, à Charlie Hebdo, en janvier 2015.
Depuis cette date, et selon des personnes introduites dans les milieux de pouvoir français, une véritable amitié est née entre Mohammed VI et François Hollande, consacrée par et lors de la visite de Tanger du président Hollande, quelques semaines avant la COP21 française. La balade nocturne des deux chefs d’Etat avait également joué un rôle dans le réchauffement des relations personnelles entre eux.
Rappelons également que cette tournée, apparemment privée, du roi Mohammed VI a été suivie par le rétablissement des relations entre Rabat et La Havane, quand il a quitté Cuba, puis par un considérable succès marocain à l’ONU, alors que le roi se trouvait en terres américaines. Et le voilà à Paris…
AB