En déplacement, ce vendredi, au Siège du Mouvement “Y’en a marre”, dans la perspective de sa marche nationale du 3 Mai prochain, la Coordination des Associations de presse (Cap), a fait un diagnostic sans complaisance des différents maux qui entravent la liberté de la presse au Sénégal.

Dans le mémorandum porté à la connaissance des “Y’en a marristes”, figure en premier lieu “l’environnement économique de la presse” qui est caractérisé par un déficit budgétaire plus qu’alarmant.

Selon Mamadou Ibra Kâne, chef de la Délégation de la Cap, “la situation économique, qui prévaut dans la presse, en général, est catastrophique et constitue une incidence majeure sur la situation sociale des professionnels marquée par une absence de revenus, de couverture maladie et de retraite”.

Cette situation précaire à laquelle sont confrontés les journalistes conduit souvent “à la corruption de ceux-ci, bafouant, par là, les règles de l’éthique et de la déontologie”.

Le mémorandum fait état, entre autres points, de la non-application de la loi sur la publicité, du non-respect de la réglementation en ce qui concerne les modalités d’attribution des fréquences médias.

Très souvent, des fréquences Radios et Télés sont attribuées sur la base de critères politiques, religieux, ethniques, régionaux, entre autres. Ce qui constitue une source d’instabilité sociale et politique.

Toujours à en croire le document présenté par Mamadou Ibra Kâne, l’organisation de la Maison de la presse n’obéit par aux règles établies. Car, “l’installation sur place de certains organisations qui ne sont pas des acteurs des médias” pose un réel blocage dans le bon fonctionnement de l’Etablissement.

Parlant de l’aide à la presse, la Cap, par la voix de Mamadou Ibra Kâne, estime que “le ministre de la Communication doit appliquer la loi, en ce sens”. A savoir, afficher les montants distribués à chaque organe ou Groupe de presse.

Ce, en attendant qu’un Fonds de développement économique de la presse voie le jour. Car la Presse demande que, désormais, cette aide de la presse soit substituée audit Fonds.

A toute cette panoplie de doléances, vient se greffer l’épineuse équation de l’adoption du projet portant Nouveau Code de la Presse, qui a été amorcé depuis 2009 et qui, malheureusement, n’est toujours pas voté par les députés.

Pour rappel, c’est pour dénoncer les difficultés liées à l’exercice du métier du journalisme au Sénégal que les Associations de presse (Cored, Synpics, Cedeps, Appel, Cjrs, Urac, Unpjs) regroupées autour de la Cap, organisent une marche, le 3 mai prochain.

L’objectif de cette manifestation vise à renforcer la démocratie dans le pays. Car, la presse constitue le quatrième pilier d’une démocratie forte.

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