J-1 avant les élections législatives en Gambie. La campagne s’est officiellement terminée mardi soir 4 avril 2017. L’enjeu de ces premières élections depuis le départ du dictateur Yahya Jammeh est très important pour les sept partis de la coalition qui ne présentent pas de candidat commun. Beaucoup de réformes promises par le président Adama Barrow auront besoin de l’accord des parlementaires pour être appliquées, et parmi les réformes qui tiennent le plus à cœur aux habitants de cette « Nouvelle Gambie », la justice a une place primordiale.

« Justice doit être faite », déclarent les habitants de Banjul, quand on leur demande quelle doit être la priorité des hommes politiques.

Marion, dans sa robe traditionnelle blanche et or, s’emporte vite lorsque le sujet est abordé. « Certaines personnes ont fait de très mauvaises choses sous le régime de Jammeh. Donc on doit les trouver et les traîner en justice. Ils doivent passer devant des commissions, et ils ne peuvent pas rester en poste! J’ai besoin de justice, c’est sûr : nous en avons besoin », s’exclame-t-elle.

Justice, oui, mais pas de chasse aux sorcières pour Haddi, qui se montre plus prudente. « Tous les gens qui travaillaient pour Jammeh ne sont pas forcément à blâmer, ils n’ont pas tous mal agi. On ne devrait virer que ceux qui ont gaspillé l’argent de l’Etat, et si cela a été prouvé. Sinon ils ont le droit de garder leur emploi », raisonne-t-elle.

Une Commission vérité et réconciliation d’ici la fin de l’année

Beaucoup comptent finalement sur la Commission vérité et réconciliation promise par Adama Barrow. Mathias espère que cela pourra éclaircir le rôle que chacun a pu avoir sous l’ancien régime. « On ne peut pas dire que ceux qui ont travaillé pour Jammeh était forcément mauvais. Si une Commission vérité et réconciliation est mise en place, toute personne coupable se retrouvera face à la loi. C’est une bonne façon de se réconcilier, c’est vraiment très important », insiste-t-il.

Selon le ministre de la Justice, la Commission sera créée d’ici la fin de l’année 2017 mais il faudra sans doute passer par l’Assemblée nationale et obtenir l’aval des parlementaires qui seront fraîchement élus demain jeudi.

Par RFI

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