Le secteur de l’élevage va mal, l’Etat doit effectuer des réformes pour sauver ce secteur. C’est la conviction des éleveurs dans le département de Linguère. Selon eux, évoluer dans ce secteur est devenu chose difficile. «Nous avons énormément de problèmes dans le secteur. Nous n’avons pas d’eau et tout le monde sait que l’eau est capitale pour le travail de l’éleveur. Ensuite, l'aliment de bétail est trop cher, le sac coûte 10 000 Fcfa. A cela s’ajoutent l’absence de l’herbe et les nombreux vols de bétails, il n’y a pas de sécurité ici. Bref, le secteur ne marche pas», se confie Maodo Guèye, éleveur rencontré au marché de Linguère. Appuyant cette thèse, Bathie, agent au service de l’élevage de Dahra affirme qu’«avec la mauvaise campagne agricole de l’année dernière, les éleveurs sont obligés de partir à Saloum où se trouve la réserve de forage. Ils restent là-bas 9 mois sur 12. Ils ne reviennent ici que pour chercher la paille de brousse s’ils ont beaucoup de troupeaux. Les gens font aussi des km pour trouver des points d’eau. Sans compter l’absence de réserves fourragères, ils n’y a même plus de paille de brousse au niveau des réserves privées au moment où un sac d’aliment bétail de 40 kg coûte 50 000 Fcfa». Abondant dans le même sens que son camarade éleveur, Thierno Ka de déplorer les situations entraînées par l’insémination initiée par l’Etat : «il faut aussi signaler qu’aucune insémination n’a été une réussite, car certains l’ont faite, soit dans la chaleur, soit on n’a pas bien étudié la vache auparavant, soit ils n’ont pas fait les vaccins adéquats». Et de poursuivre : «Nous rencontrons aussi des difficultés avec la rareté de la paille de brousse, alors que nous n’avons pas les moyens d’aller les chercher ailleurs». D'avis que «l’Etat ne subventionne pas l’élevage», il martèle : «nous avons aussi des problèmes liés à l’eau, les forages tombent toujours en panne. Nous n’avons pas aussi de terrain, la majeure partie des terrains sont occupés par les agriculteurs qui les clôturent même s’ils ne cultivent pas. Ceux qui nous fatiguent le plus sont les vendeurs d’herbes, ils vident la brousse avec leurs chevaux qui peuvent aller partout contrairement aux vaches». Et face à cette situation, les éleveurs de Linguère suggèrent au nouveau régime en place de subventionner les aliments de bétail, «mais par l’intermédiaire de personne dignes de confiance». «Nous lui demandons surtout de se méfier de ceux qui sont logés dans de belles villas à Dakar avec leurs véhicules et qui prétendent être des éleveurs, ils ne savent rien de la brousse, ils ne sont jamais venus ici, ils ne savent pas nos conditions de travail et ils veulent être nos responsables pour dire ce qu’on doit faire ou ne pas faire». «Que l’Etat trouve un représentant qui est dans la brousse au même titre que tout le monde et qui connaît très bien les réalités de l’élevage. Nous ne voulons pas d’un représentant qui habite aux Almadies au moment où nous sommes sous la chaleur», lance-t-il. Poursuivant ses propositions pour résoudre leur situation, M. Ka invite le gouvernement à «réparer les forages les plus anciennes. Il doit aussi faire l’état général de l’élevage pour savoir les secteurs qui marchent et ceux qui ont des difficultés». Sur sa lancée, Thierno Ka révèle que «pour lui faciliter le travail au niveau de Linguère, nous avons déjà mis sur pied deux associations. L’une c’est Gallé Aynabé (maison des éleveurs), l’autre est une association pour le forage de Linguère regroupant tous ceux qui travaillent au niveau du forage de Linguére».

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