De notre envoyé spécial à Genève, Abdou DIAW –

La 5ème édition du Africa Ceo forum, rendez-vous international des dirigeants des grandes entreprises africaine, organisée par le Groupe Jeune Afrique, en partenariat avec la Banque africaine de développement (Bad), et Rainbow unlimited, a ouvert ses rideaux, hier, à Genève, en Suisse. La première journée a été l’occasion pour les participants venus des quatre coins du monde pour plancher sur le rôle déterminant du secteur privé dans la réinvention du business modèle africain.

Face à un contexte marqué par une chute des cours des barils, une population plus jeune et une croissance forte de la classe moyenne africains, les décideurs économiques et financiers du privé réfléchissent sur la mise en place d’un modèle économique qui puisse permettre à l’Afrique de s’adapter à la situation actuelle. D’où la thématique du panel d’ouverture de la 5ème édition du Africa Ceo forum « Réinventer le business model africain qui a été débattu par des acteurs des finances et de l’économie. Les panélistes sont partis d’un constat. La crise liée à la dévaluation des monnaies, à la baisse des commandes publiques, chute des cours du baril, a affecté bon nombre d’entreprises et de consommateurs. A cela s’ajoute une montée des revendications sociales. Ce double constat révèle les limites des politiques conduites jusqu’à présent et ouvre le débat sur les réformes sectorielles et structurelles indispensables pour installer enfin une croissance solide, durable et inclusive. « Nous sommes convaincus qu’il doit avoir pour priorité de consacrer le rôle moteur du secteur privé africain dans la création de richesse et d’emplois », soutient Amir Ben Yahmed, président du Africa Ceo forum. Dans cet objectif, dit-il, il faut libérer l’innovation et toutes les énergies entreprenariats, celles des start-up comme celles des jeunes et des femmes. D’après lui, dans ce processus de réinvention du business model africain, les pays du contient doivent accroitre leur attractivité afin d’encourager les investisseurs internationaux à venir s’installer. A cela, s’ajoute l’amélioration de la compétitivité des places boursières et la promotion de la création d’activité plus fortement exportatrices. Autant d’évolutions indispensables pour donner aux entreprises africaines les mêmes opportunités de succès que leurs homologues des meilleures économies émergentes. Sur le thème du forum, il a expliqué l’urgence de repenser le « business model africain car la croissance moyenne sur le continent ne cesse de tomber : « Plus inquiétant encore, les deux premières économies du continent, le Nigeria et l’Afrique du Sud, […] sont notoirement sinistrées », constate le président du Africa Ceo forum.

Craintes des chefs d’entreprises africains

M. Yahmed confie que l’essentiel des chefs d’entreprises interrogés lors de la préparation de ce forum ont fait part de leurs craintes à propos de la poursuite de la dynamique de croissance de notre continent. En effet, si la conjoncture porteuse des années 2000 a placé l’Afrique sur la carte des investissements mondiaux et favorisé l’essor des activités, les pays entrent dan une période plus incertaines. « Sommes nous bien préparés à ce nouveau cycle économique », s’interroge M. Yahmed. Il relève que les années de forte croissance ont relégué au second plan les réformes politiques et structurelles qui auraient permis d’accélérer les performances entreprises africaines. Plus que jamais, la diversification, l’industrialisation, la compétitivité et la bonne gouvernance reviennent à l’ordre du jour.

Libérer le pouvoir du secteur privé

Pierre Guisllain, vice-président de la Banque Africaine de développement (Bad), de son côté, a invité les Etats à libérer le pouvoir du secteur privé africain. Selon lui, nos pays ne doivent pas avoir peur aux acteurs du privé. Ils doivent, dit-il, au contraire les encourager à créer de la valeur en leur offrant un environnement des affaires plus favorable. Cela se passe par une réduction des cout des facteurs de production tels que l’électricité, par la mise en place d’une politique fiscale incitative. D’après lui, il faut faire en sorte que les politiques publiques de développement restent inchangées même s’il y a l’arrivée de nouveaux dirigeants ou de régimes. Parce que, justifie-t-il, les investisseurs ont besoin de la stabilité et de la cohérence dans la mise en œuvre des politiques publiques.

Promouvoir une politique de soutien à l’électricité

« Il faut une politique de soutien à la promotion de l’électricité en Afrique », plaide le vice président de la Bad. Dans cette optique, souligne-t-il, la Bad a entrepris un certain nombre d’actions dans les pays du continent. L’institution financière a apporté son concours au plan financier à certains Etats dans la mise en œuvre de leurs politiques d’électricité. Il cite la construction d’un barrage en Ethiopie, le programme de système solaire au Maroc, la création d’un parc éolien au Kenya. De l’avis de M. de Guisllain, le dynamisme de création des entreprises doit être accompagné par une fourniture suffisante de l’électricité. Ce qui peut augmenter leur productivité et créer des opportunités d’emplois.

A.DIAW

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