Incapable de former un gouvernement, le Roi Mohammed VI a mis fin, le mercredi 15 mars 2017, aux fonctions du Chef du Gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, cinq mois après sa désignation par le Souverain marocain et son échec flagrant à constituer son équipe.
Son entêtement a conduit à des négociations infructueuses avec les autres partis susceptibles de lui permettre d’obtenir une solide majorité parlementaire.
Pour rappel, Monsieur Benkirane, Secrétaire Général du Parti de la Justice et du Développement (PJD – Islamistes) avait été nommé par le Roi du Maroc en qualité de Chef de Gouvernement moins de 48 heures après les élections législatives organisées en octobre 2016, conformément à l’article 47 de la Constitution qui stipule : « le Roi nomme le Chef du Gouvernement au sein du parti politique arrivé en tête des élections des membres de la Chambre des Représentants ».
Face à ce blocage, conséquence de 5 mois de valses-hésitations et de crispations diverses où la logique d’ego a aussi été souvent placée avant la raison d’Etat, le Roi Mohammed VI, garant de la pérennité des Institutions de l’Etat, a décidé de décharger Benkirane de sa mission de former le nouveau gouvernement marocain et d’ouvrir une nouvelle séquence de ce processus politique, sans lui !
Une nouvelle personnalité politique issue du PJD sera ainsi nommée dans les prochains jours pour renouer les fils d’un dialogue constructif avec les différents politiques à même d’assurer une confortable majorité au futur gouvernement.
Comme on peut le constater, le Roi Mohammed VI a respecté littéralement l’article 47 de la Constitution en fixant son choix toujours dans le parti arrivé en tête des dernières élections générales.
Cette décision du Souverain marocain s’explique par la nécessité de transcender le blocage politique observé depuis près d’un semestre qui menaçait de torpiller l’économie nationale, aux niveaux macro et micro économique, puisque les marchés publics étaient quasiment à l’arrêt.
Monsieur Benkirane pensait, à tort, détenir une espèce de majorité absolue et a cru bon de faire cavalier seul, sans tenir compte des contingences ni des avis.
Il s’est laissé emporter par son succès dans les urnes qui en faisait le chef du premier parti politique au Maroc, mais non pas celui du parti majoritaire.
Farid Mnebhi.