Sans la femme, rien n’est rien. Avec elle, tout est tout. Elle couve et couvre. Elle est un grenier inépuisable de valeurs et un puits intarissable d’aptitudes. Toutes les femmes doivent en être conscientes et refuser d’être des polichinelles. C’est à la femme de se promouvoir et de s’imposer. Un Ministère de la Femme est une complaisance démagogique.
Un Ministère de l’homme n’existe pas. Une femme, Ancienne Cadre de l’UNESCO, et Veuve de Mamadou Dia, feue Oulimata Ba, décédée récemment, a refusé ce jeu. Elle a même refusé d’intégrer le gouvernement de Senghor dans les années 60 pour y assurer la touche féminine.
« Je n’intègre jamais un cabinet ministériel ou un gouvernement pour y assurer une touche féminine. Mes compétences ne se définissent pas par rapport au genre, mais par rapport à des aptitudes humaines tout court ! », a-t-elle répliqué. Et ce fut aux premiers pas du Sénégal indépendant. La Parité instituée pose donc problème.
La Parité : un sacrilège
La victoire de la respectabilité et de l’émergence se conquiert par la foi en soi et par la mise en selle du génie humain, universel et atavique. S’imposer par soi est plus auguste que d’épier un poste au nom de la Parité. La Parité est un sacrilège. Elle met en rade des compétences et impose des incompétences. Que ne voit-on dans les Institutions si ce ne sont des zigzags hommes-femmes et femmes- hommes qui aboutissent à l’adoubement d’hommes farfelus, inaptes et de femmes abracadabrantes, incapables.
Dans les Universités et les Concours d’élite, on ne proclame pas les résultats en s’assujettissant à une Parité. L’intelligence n’a pas de genre. Le génie féminin s’impose en se fondant dans le miracle humain. Certes, la religion circonscrit la Femme a des principes codifiés. Mais le monde, en phase avec la marche du temps, bouge et change. Israël a eu Golda Meir. Les Etats-Unis ont Hilary Clinton. Ellen Johnson Sirleaf dirige le Liberia. Michelle Bachelet est à la tête de la Chili. Dalia Grybauskaite est la Présidente de la Lituanie. Elles n’ont pas attendu une parité ni un privilège de genre pour s’imposer.
Les pionnières trahies
Les Africaines, et particulièrement les Sénégalaises, devraient être aux premières loges. Sur le plan religieux, les noms de Sokhna Mame Diarra, Sokhna Fawade Wélé, Sokhna Coumba Ndoye, Sokhna Coumba Diankha, sont aujourd’hui un chœur de louanges chantés à tue-tête partout au Sénégal.
Sur le plan politique, des femmes ont gouverné des Royaumes. Cléopâtre, d’une beauté hors pair, puis Makeda, Reine de Saba, ont régné respectivement sur l’Egypte et l’Ethiopie. Au 17ème siècle, Anna Zingha dirigeait l’Angola au moment où Kimpa Vita ou Béatrice commandait le Congo. Au Sénégal, Ndaté Yala a été à la tête du Walo et a fait face, en 1855, à l’expédition militaire de Faidherbe. Sa mère, Fatim Yamar Khourayaye Anta Mbodji, est une fierté historique pour avoir refusé toute servitude en s’immolant à Nder, un mardi 07 mars 1820, date prémonitoire du 08 mars !
Ce refus a animé, dans les années 40, Aline Sitoé, figure emblématique de la résistance anticoloniale. Les institutrices Diminga Sambou et Rose Basse ont eu à animer un syndicalisme avant-gardiste. Soukeyna Konaré, cousine de Me Lamine Gueye et épouse de Bouna Alboury et Ndaté Yala Fall, cousine de Ngalandou ont, dans les années 40, uni leurs forces adverses pour tenir tête aux Colonisateurs. C’est par elles que ces grands hommes ont gagné de grands combats. Aujourd’hui, les femmes sont des marionnettes électorales et non des enjeux politiques. Une prise de conscience ne suffit pas pour résoudre cette tare. Une prise de responsabilité est fondamentale pour l’endiguer. Malheureusement, les femmes sénégalaises se jalousent.
La femme ennemie de la femme
Au Sénégal, la femme combat la femme quand l’homme la soutient. Des femmes socialistes jalousent Aissata Tall Sall. Aminata Touré est combattue par des femmes APR dont la taciturne Mariama Sarr et la feutrée Awa Gueye. C’est une jeune femme, Marième Thiam Babou, qui combat Thérèse Faye Diouf. Penda Mbow et la sociologue Fatou Sow Sarr, intellectuelles chevronnées, dérangent des femmes. Les exemples sont nombreux.
La générosité de l’homme envers la femme est toujours endommagée par la femme elle-même qui abhorre, par jalousie et par inimitié, toute autre femme qui émerge. La solidarité entre femmes est encore abstruse. Elles s’associent en mouvements ou militent ensemble dans des partis. Mais elles se combattent subrepticement à l’intérieur même des structures. Dans tous les espaces d’actions, elles se jalousent et rivalisent par des délations, des dénigrements, des commérages et des conspirations en à plus finir. Elles se disent solidaires. Mais en politique, elles trichent et se laissent aller à la facilité. Elles oublient toujours qu’une Femme est un trésor humain tout court et non une particularité de genre !
Le Piroguier