Le secrétaire général de l’Urd, Djibo Kâ, ne rate pas une occasion de clamer sa fidélité au chef de l’État. Cela ne l’a pas empêché de procéder à une lecture froide de la situation actuelle du Sénégal dans différents domaines et faire quelques remarques.
D’abord, en diplomatie. Le prétexte : l’échec d’Abdoulaye Bathily dans la course pour la présidence de la commission de l’Union africaine. «Le Sénégal a manqué de prudence en présentant sa candidature», a signalé Djibo Kâ.
«Les enjeux ont changé, corrige-t-il. Il y a un nouvel ordre sur le terrorisme, les djihadistes sont partout… Le Tchad qui est venu au secours de certains États est perçu comme un sauveur. Et il fallait le récompenser. Alors, il faut maîtriser cette diagonale qui part du Nord au Sud. Prochainement il faut faire une autre lecture.»
Toujours en diplomatie, mais à propos de l’absence du Sénégal du G5 Sahel. Djibo Kâ manque de s’étrangler : «On ne peut pas parler du Sahel sans le Sénégal, ce n’est pas possible. La Guinée a adhéré à ce G5. Or elle ne fait pas partie du Sahel, il faut faire attention. Le G5 Sahel nous a échappé. Et c’est dangereux pour le Sénégal. Il ne faut pas prendre cette question à la légère. On doit se rattraper parce que c’est très sérieux.»
Autre question sérieuse, la panne de l’appareil de radiothérapie de l’hôpital Aristide Le Dantec. S’il reconnaît le mérite de la ministre de la Santé et de l’Action sociale, Awa Marie Coll Seck, qui «a tout fait», le secrétaire général de l’Urd estime qu’«il fallait être prévenant en ayant au moins deux machines» .
Pour la situation de l’école sénégalaise, celui qui fut ministre de l’Éducation nationale livre la recette pour année sans perturbation. «C’est une question de méthode, croit-il savoir. Pour moi, l’État doit respecter sa signature quoi qu’il arrive. La signature d’un État est sacrée.»
Enfin sur la démission du juge Ibrahima Hamidou Dème du Conseil supérieur de la magistrature et, par de-là, la question de l’indépendance de la justice, Djibo Kâ brandit une mise en garde : «Il y a une nouvelle génération de magistrats et on comprend qu’elle ne puisse pas accepter certaines choses. On est dans une période de transition qui va durer 3 ou 4 ans. La magistrature n’a pas besoin de bruit. (…) On ne peut pas tout politiser. Les politiciens doivent laisser les magistrats travailler.»
(Source : L’Observateur)