Pour la première fois en public, le secrétaire général du Ps, Ousmane Tanor Dieng, s’est épanché sur l’affaire Bamba Fall et Cie. C’était samedi dernier, lors de la réunion de l’Union régionale socialiste de Thiès qu’il présidait. C’était pour dire qu’il a tenté, au cours d’une rencontre avec le maire de Dakar, Khalifa Sall, la veille du saccage du siège de Ps, de désamorcer la crise.
«Khalifa Sall m’a appelé au téléphone pour demander à me rencontrer, rembobine Tanor Dieng. Je l’ai reçu en audience vers 1 heure du matin à mon domicile (Fann résidence).»
Selon le secrétaire général du Ps, le maire de Dakar était venu parler du référendum. Lui demander des conseils et lui exposer sa position («Non»). Tanor Dieng confie avoir invité Khalifa Sall à se conformer à la position officielle du Ps en votant «Oui». «Le Oui va l’emporter et tu vas te discréditer», lui aurait-il lancé. Avant de clore le chapitre : «Tu m’as demandé des conseils. Je t’ai donné mon avis. Tu en fais ce que tu veux.»
Au cours de cet entretien, selon toujours son récit, le président du Haut conseil des collectivités territoriales a demandé au maire de Dakar de calmer ses partisans, qui prépareraient un coup. «J’ai été informé que tes amis se préparent à saboter la rencontre de demain. Je te conseille de les en dissuader. Ce n’est pas bon pour l’image du parti et de notre démocratie.»
Khalifa Sall aurait juré à Tanor n’être «pas au courant» d’un tel projet et que «ses gars n’osent pas le faire».
Le jour des faits, le secrétaire général du Ps assure avoir demandé à deux reprises au maire de Dakar d’intervenir pour calmer ses partisans, qui sont présentés comme les auteurs des violences. Sans succès. Et ce qui était redouté arriva.
«Khalifa Sall et Bamba Fall ont tous dit que ce qui s’est passé à la Maison du parti était grave et exigé toute la lumière sur cette affaire, rappelle Tanor. C’est 40 jours après ces événements que le Bureau politique du Ps a décidé de porter plainte contre X. C’est le tribunal qui qualifie les infractions. Le dossier est entre les mains de la justice qui va faire toute la lumière sur cette affaire.»
(Source : L’Observateur)