Dans « Entretien » de cette semaine, Dakaractu a reçu le professeur Mamadou Daffé. Le directeur d’IDEV-IC, une firme dont la vision est de bâtir un bureau d’ingénieurs conseils pour le Sénégal, la sous région et l’Afrique avec notamment comme ambition d’assurer une contribution à l’émergence et au développement technique et économique durable dans le continent, a profité de l’occasion pour regretter le défaut d’implication des ingénieurs Africains dans le développement. Une responsabilité partagée, dira-t-il, en substance.

Pour Mamadou Daffé, il n’y a rien d’autre à faire…l’Afrique ne se développera jamais efficacement, tant qu’elle ne fait pas confiance à son expertise locale. Il estimera clairement établie l’urgence pour les autorités en charge de dérouler les politiques publiques de faire confiance aux ingénieurs locaux qui « ont été dans les mêmes écoles que leurs collègues d’ailleurs ». Le professeur de donner l’exemple des dragons Asiatiques qui ont évolué, au plan économique, de manière fulgurante. « …Il faut que l’autorité puisse considérer que l’ingénieur Africain doit être mis au cœur du développement économique, sans cela nous serons toujours malheureusement dépendants de la technologie extérieure et de l’expertise extérieure. Les pays Asiatiques se sont développés en comptant d’abord sur leurs ressources naturelles propres, celles qui n’en ont pas vont les chercher à l’extérieur. Mais ils se sont surtout développés grâce à leurs ressources humaines ».

Leur non implication dans la mise en branle du Pse ? Il le relèvera non sans espérer que des rectificatifs seront faits pour une meilleure efficacité du plan. « Nous sommes ouverts vers le Pse. Nous avons tenu un séminaire pour voir quel est le rôle et la place des ingénieurs-conseils dans la mise en œuvre du Pse. Nous n’avions pas été bien suivis par les autorités concernées. Nous les avons invitées au forum mais elles ne sont pas venues… Je ne demande pas qu’on vienne prendre IDEV, mais qu’on fasse appel à la corporation. Que dans ce qui se fait dans ce pays, nous soyons là ! » . Le professeur, par ailleurs, patron de l’APICS, de regretter que les cabinets étrangers soient chez nous de sérieux concurrents face aux cabinets Sénégalais alors qu’ailleurs, dans les pays étrangers, les cabinets Sénégalais ne sont nullement cooptés et ne figurent même pas sur les shorts listes ».
Le professeur de signaler en passant l’envergure de sa structure. « Nous sommes le plus grand employeur en termes de cadres supérieurs ».

Par rapport à la nébuleuse qui entoure le métier d’ingénieur au Sénégal, Mamadou Daffé fait son mea-culpa et celui de ses collègues estimant que la communication nécessaire n’a jamais été faite pour minimiser « cette situation de méconnaissance ». Il souhaitera la présence d’ingénieurs dans les délégations du Président de la République qui est, se félicite-t-il « ingénieur ». « Que notre place soit confirmée dans le processus de mise en œuvre de ce plan ! Que nous fassions partie des entreprises que l’autorité associe à la réflexion. Nous devons être au cœur de la réflexion. Que Macky contacte notre profession ! » dira-t-il, non sans signaler la bonne volonté de ce dernier à donner valeur aux expertises locales.

Mamadou Daffé a aussi évoqué la genèse d’Idev-Ic, son fonctionnement, les acquis depuis une trentaine d’années d’expérience. Entretien…

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