Un nouveau mouvement « Jolof Prospère » est porté sur les fonts baptismaux au Djoloff. La cérémonie de lancement s’est déroulée ce week-end au foyer des jeunes de Dahra. Le président dudit mouvement Maham Ka, directeur d’une agence de communication et de marketing veut apporter sa contribution pour un développement économique et social de son terroir. Au sortir de la cérémonie, Maham Ka a accordé une interview à djoloffactu.sn

Qu’est-ce qui vous a poussé à mettre sur pied ce mouvement ?
La première chose c’est qu’on a pensé à un mouvement plutôt qu’un parti politique ou une affiliation à un parti politique parce que nous pensons qu’un mouvement est beaucoup plus souple dans l’organisation et plus dynamique dans la démarche. C’est-à-dire comme nous avons un objectif d’aider les populations de manière immédiate par rapport à nos moyens, nous avons pensé qu’un mouvement est par essence plus souple et plus dynamique dans l’exécution des taches dans le déploiement, c’est pourquoi on a décidé de commencer par un mouvement et ne pas nous affilier directement dans la politique. Deuxièmement, nous pensons qu’un mouvement peut avoir un objectif plus précis en termes de travail. Et le nôtre a un objectif de développement économique et social. En dehors de la pensée politique, de la conscientisation, nous pensons qu’aujourd’hui pour toute localité, s’il n’y a pas de développement économique et social, il n’y a pas à vrai dire d’avancement, de développement. Nous pensons que pour le Djoloff aussi, nous voulons aussi aller de l’avant, il faut qu’on incite les gens au travail, qu’on incite les gens à avoir des idées managériales, à penser avec la valeur ajoutée pour pouvoir pousser le Djoloff parce que personne ne pourra le développer sans eux-mêmes. C’est eux-mêmes qui devront se prendre en charge. C’est pourquoi, on s’est dit puisque c’est notre domaine de compétence, on est pas médecin, ni avocat, ce qu’on a appris ce sont les affaires, la gestion des projets sur le plan économique c’est pourquoi, on s’est dit qu’on va partager notre expérience avec les Djoloff-Djoloff pour les aider à se développer sur le plan économique et après maintenant lier une idéologie politique qui pour nous ne pouvait passer que sur le travail.
Quels sont vos sentiments après le lancement de votre mouvment ?
C’est un sentiment de satisfaction qui m’anime sincèrement. Nous avons commencé à travailler ce mouvement-là, il y’a un trimestre. Mais aujourd’hui, non seulement nous avons l’adhésion des populations de Dahra mais aussi de beaucoup de localités du Djoloff. Cela veut dire que les gens croient à notre mouvement et cela m’a fait plaisir d’un côté mais de l’autre côté, c’est une pression pour nous parce que c’est bien d’appeler les gens, c’est bien de les donner de l’espoir mais derrière, il faut travailler à réaliser des choses. On ne veut pas que ça soit que nous mais les que les politiques aient cet esprit de sacerdoce. Quand les gens ont de l’espoir il faut tout faire pour ne pas décevoir. Et, cela ne peut passer autre chose que le travail, ne pas promettre des choses qu’on n’est pas sûr de tenir et privilégier l’action à la parole.

Est-ce à dire que le Djoloff est en retard pour son survol économique ?
Effectivement, c’est la réalité. Aujourd’hui, nous reconnaissons certes que le président Macky Sall fait beaucoup d’efforts mais quand même si on fait la photographie du Djoloff actuel, on voit qu’il y a beaucoup de retard. Il suffit de regarder la situation des gens sur le plan économique pour s’en rendre compte, pour savoir qu’on est en retard par rapport à certaines zones. C’est vrai qu’aujourd’hui, le Djoloff a une particularité d’être un peu au Nord comme certaines régions où c’est un peu désertique mais nous pensons que le potentiel économique au Djoloff est là. Nous avons la terre, le bétail, les ressources humaines sur place au point de développer le Djoloff. Et le constat pour nous, malheureusement, c’est de la pauvreté, en grande partie la précarité, du vol de bétail, de la violence entre les gens. C’est beaucoup de maux qui touchent nos enfants. C’est des soucis à l’accès aux soins de santé à la base quand on pense aux zones reculées du Djoloff sur le plan du bilan on a du positif mais il reste beaucoup de choses à améliorer. C’est pourquoi on s’est dit qu’on ne peut pas rester là, accumuler de l’expérience et du savoirs et rester insensible à la vie de nos proche et de nos famille. Voilà qu’on s’est dit qu’il faut allier l’action à la parole au lieu d’être là à se lamenter et à critiquer les gens. Nous-mêmes posons-nous la question qu’est-ce qu’on a fait pour sortir les gens de ces difficultés. C’est du donc à notre humble niveau d’aller en vers les populations et commencer par du social. C’est pourquoi on allait faire du social dans des écoles, sur le plan de la santé, du sport, tout ce qu’on peut faire comme don pour aider les populations commence par ça. Il faut penser à trouver des solutions à l’immédiat autant que faire se peut mais cela ne nous empêche pas de travailler sur des projets à long terme pour sortir les populations du Djoloff de leurs soucis.
Sur quels leviers comptez-vous appuyer pour un Djoloff prospère ?
On a beaucoup de projets. Le premier qu’on a mis en place est de trouver un moyen de mettre en place un fond de roulement sur le plan des finances au travail. Par ce que le constat que nous avons fait est que les jeunes du Djoloff veulent travailler mais n’ont pas les moyens de le faire. C‘est difficile d’avoir accès aux banques. Et on s’est dit que nous allons investir sur des cartes de membres du mouvement Jolof Prospère que l’on va revendre à nos membres et l’argent récolté de la vente restera à leur niveau et nous viendrons appuyer à nouveau. C’est ce type d’initiative qu’on est en train de dérouler et intervenir aussi quand il y’ a des projets spécifiques comme nous en avons fait à Thiél pour appuyer un grand un propriétaire d’un grand verger qui avait un souci d’accès à l’eau. On leur a fait un kilomètre de tuyau ce qui a réglé beaucoup de problèmes. Ce sont ces types de projets directs qui ne prennent pas beaucoup de temps et qui impactent lourdement sur la vie des populations. Ce qui nous intéresse, c’est agir sur le plan des projets en place d’assister la personne a son travail pour voir ce qu’on peut lui apporter comme assistance. Et que quand il y’a rien, essayer de réunir des financements par des sources innovantes. Nous ne voudrions pas qu’il soit un accompagnement financier mais aussi, par un accompagnement technique parce qu’il y’a des stratégies de réussir un projet. On va essayer d’agir sur tous les leviers pour qu’ensemble qu’on puisse pousser le Djoloff vers plus que l’émergence.
Votre mouvement est-il un mouvement politique ?
Le mouvement est politique. C’est-à-dire que nous avons une nouvelle manière de faire la politique. On a fait un constat parce que ce que je dis souvent, y’a deux choses dans la vie l’action de développement et les conditions de développement. L’action de développement, elle est individuelle. On veut agir sur deux levier : dire aux gens que les élections c’est des échéances de 5ans ou plus et tous les jours on doit manger, boire, se vêtir, donc aller au travail, dans l’action de développement mais au même moment on sait que la réalité dans nos pays qui sont encore des pays sous-développés, c’est l’action de l’Etat qui peut accélérer le développement. C’est pourquoi on se bat pour que les jeunes du Djoloff et les cadres du Djoloff puissent accéder à des postes de responsabilités étatiques, politiques afin de pouvoir agir immédiatement pour le bonheur des populations. C’est pourquoi on allie les deux. Faire de la politique c’est vrai mais notre nouvelle façon de faire de la politique est une politique basée sur l’action de développement d’abord ça crée un peu de différence avec les autres. On a opté le mouvement pour qu’il soit beaucoup plus souple et rapide quand on décide, quand les gens sont en urgence qu’on fasse une action dans les plus brefs délais
Entretien réalisé par Ndèye Mingué SECK

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