La 28ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernements de l’Union Africaine se tiendra les 30 et 31 janvier 2017, à Addis-Abeba en Ethiopie. Les travaux préparatoires ont débuté ce début de semaine, et parmi les points inscrits à l’ordre du jour, l’élection du président de la Commission administrative (secrétariat) et le vote pour l’adhésion du Maroc.

La décision de cette adhésion du royaume à l’organisation panafricaine avait été annoncée dans la lettre adressée en juillet par le roi Mohammed VI à ses pairs africains, et dans laquelle il expliquait les raisons de la décision du royaume. « Un corps malade doit être soigné de l’intérieur », disait en substance le chef de l’Etat marocain.

Aussitôt après, 28 pays ont signé une motion de soutien à cette adhésion, soit la majorité des Etats plus un, ce qui constitue la majorité requise par l’Acte constitutif de l’Union. Les adversaires du Maroc, en l’occurrence l’Algérie et l’Afrique du Sud, ont alors déployé tous leurs efforts pour empêcher cette adhésion, dans laquelle ces deux pays, en difficulté, voient une baisse d leur leadership continental.

La présidente de la Commission, Nkosazana Dlamini Zuma, ancienne épouse du président sud-africain Jacob Zuma, a alors retardé la procédure de l’adhésion, après qu’elle ait reçu la demande officielle, le 22 septembre dernier à New York.

L’entrée du Maroc à l’UA aura été portée à bout de bras par Mohammed Vi, et en trois temps : 1/ La lettre adressée au Sommet de Kigali en juillet, 2/ L’appel passé au président tchadien, en sa qualité de président de l’UA, pour inciter Mme Dlamini Zuma à adresser cette demande aux Etats membres et, 3/ la tenue d’un Conseil de ministres pour diligenter l’adoption du projet de loi 01-17 portant ratification de l’Acte constitutif.

Cela a été fait la semaine dernière, le parlement ayant voté en un temps record cette ratification, élisant dans la foulée et dans la précipitation le président de la première Chambre, en l’occurrence Habib Malki de l’USFP. Cela avait quelque peu perturbé le subtil jeu d’équilibre de la majorité absolue pour la formation du gouvernement Benkirane mais ceci est une autre affaire, interne…

Les instruments de ratification, selon l’expression consacrée en droit international, et consistant en une lettre du chef de l’Etat appuyée par l’approbation de son parlement, ont été déposés ce lundi 23 janvier à Addis Abeba, selon le site d’informations Medias24.com. L’absence de ces instruments allait donner l’occasion à Alger et Pretoria de s’opposer à l’adhésion du Maroc, ce qui justifie l’approbation de la loi dans la précipitation, alors même que cela aurait pu être fait durant l’été, après la lettre royale. Mais ceci est aussi une autre histoire…

Le roi Mohammed VI devrait participer à ces travaux, mais seulement après que l’adhésion du Maroc aura été votée. On ne sait pas si ce sera le cas lors de ce Sommet. Mais pour le prochain Sommet, en juillet, le Maroc sera bel et bien membre et commencera à peser de tout son poids continental, qui n’est pas négligeable, pour suspendre, voire exclure, la RASD. Si l’adhésion du Maroc est votée le premier jour du Sommet (30-31 janvier), Mohammed VI pourrait faire son entrée solennelle et officielle le lendemain.

Le royaume adhérera en effet à l’UA en position de force, auréolé du prestige de son rang international en matière de développement durable, son organisation de la COP22 lors de laquelle il avait organisé un Sommet africain de l’action, sa maitrise de la sécurité antiterroriste, et ses multiples engagements pour la coopération Sud-Sud, avec les incessants voyages du roi dans les pays africains.

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