Les assistants communautaires du département de Linguère, plus connus sous le nom de ASCOM traversent des moments difficiles. Ils l’ont fait savoir à l’occasion d’un atelier de partage tenu au centre commercial Alé Badara Sy de Linguère ce week end pour mettre à nu leurs problèmes devant les autorités locales et administratives en vue de trouver ensemble des solutions nécessaires.
En réalité ces bras techniques des collectivités locales n’en peuvent plus et revendiquent plus de considération de la part des autorités à travers un changement de leur statut. Ils se disent mal rémunérés, pas de couverture sanitaire encore moins une retraite garantie. A en croire Ibrahima Lo ASCOM de la communauté rurale de Téssékré, par ailleurs président régional de l’association des assistants communautaires, les ASCOM ont déjà suffisamment fait de preuves sur le plan de l’amélioration de la qualité du travail et du service rendu à la population. Ainsi ils méritent d’avoir un bon statut. « Nous pouvions nous organiser en syndicat comme le font certains travailleurs ou investir chaque jour la rue mais nous avons décidé de poser des actes forts dans le cadre d’une large concertation afin de convaincre les décideurs » a t-i laissé entendre.
Pour Baba Coundoul PCR de Ouarkhokh et Vice Président du GIC (Groupement d’intérêt Communautaire), les assistant communautaires sont la cheville ouvrière des collectivités locales et abattent un travail de titan à côté des PCR. Il se rappelle qu’avant 2002, la plupart des PCR du département de Linguère qui sont des illettrés avaient des difficultés dans l’élaboration et l’exécution de leur budget. Mais depuis leur arrivée en 2002, ils sont partout où le boulot les attend.
Le Secrétaire général de l’association Nationale des ASCOM, Latyr NDIAYE qui a effectué un déplacement jusqu’ à Linguère a beaucoup salué l’initiative de ses collègues. Pour lui, l’ancien régime a fait des pas géants dans la mise sur place de la fonction publique locale avec la signature de plusieurs décrets mais il reste beaucoup à faire dans ce domaine. Il a lancé un appel pressant au ministre en charge des collectivités locales pour qu’il puisse mettre en branle des stratégies afin d’améliorer les conditions de travail des ASCOM.
L’adjoint au Préfet du département de Linguère, Pape Dieng qui a présidé l’atelier a pris l’engagement de porter les revendications des ASCOM auprès des autorités étatiques afin que des solutions soient mises en œuvre pour sortir les assistants communautaires du gouffre.
Mamadou Mangane