Le mandat du président de la RD Congo, Joseph Kabila, au pouvoir depuis plus de 15 ans, prend fin ce lundi alors qu’aucun successeur n’a été désigné. Les négociations entre pouvoir et opposition ont été mises en suspens jusqu’à mercredi.

C’est une journée cruciale pour la République démocratique du Congo. Le mandat du président Joseph Kabila prend fin lundi 19 décembre alors qu’aucun successeur n’a été désigné. « Aujourd’hui, Kinshasa est calme, la circulation plus timide qu’à l’accoutumée et la présence policière renforcée », a constaté le correspondant de France 24 dans la capitale congolaise, Thomas Nicolon.

Le pays traverse une crise politique profonde depuis la réélection de Joseph Kabila en novembre 2011 en raison d’un scrutin marqué par des fraudes massives. La Constitution lui interdit de se représenter. Mais l’élection présidentielle, qui devait avoir lieu cette année, a été renvoyée à 2018, exacerbant les tensions déjà vives.

 Deux camps divisés

Des discussions de la dernière chance ont eu lieu samedi soir dans le but de trouver un accord sur une transition politique jusqu’à l’élection d’un successeur à Joseph Kabila. Mais les évêques catholiques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), qui jouent depuis début décembre les médiateurs, a suspendu les négociations, samedi dernier. Les pourparlers se jouent entre deux camps : d’un côté la majorité et une frange minoritaire de l’opposition qui se sont entendues en octobre sur un partage du pouvoir, de l’autre une coalition autour de l’opposant historique Étienne Tshisekedi, qui rejette cet accord et exige la tenue de la présidentielle en 2017 et l’assurance que Joseph Kabila ne cherchera pas à briguer un nouveau mandat.

Appelés à Rome pour une visite au pape prévue de longue date, les évêques ont annoncé une reprise des négociations mercredi, après leur retour. Du Vatican, le pape François a exhorté « tous (les fidèles à) prier afin que le dialogue en République démocratique du Congo se déroule dans la sérénité afin d’éviter toute sorte de violence ».

De son côté, la Mission de l’ONU au Congo (Monusco) a lancé « un appel au calme et à la retenue », estimant que « les acteurs politiques congolais (avaient) la responsabilité historique de parvenir à un consensus négocié sur la tenue des élections ».

Risque de manifestation

Le Rassemblement de l’opposition avait menacé de jeter la population dans les rues dès le 19 décembre en cas d’échec des négociations pour forcer Joseph Kabila à quitter le pouvoir. Il n’a cependant lancé aucun mot d’ordre public en ce sens après la suspension des discussions. Des tracts circulent néanmoins en ville rappelant que le mandat de Joseph Kabila « est fini » mardi et exhortant à reprendre la capitale congolaise « rue par rue ».

 Depuis 2011, des centaines de personnes ont été tuées dans des violences à caractère politique au Congo. Les dernières en date ont fait une cinquantaine de morts à Kinshasa en septembre. La RDC n’a connu aucune alternance démocratique depuis son indépendance. L’immense majorité de la population vit dans la misère et ses conditions ne font qu’empirer avec la crise économique qui frappe le pays depuis 18 mois.

Avec AFP

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