Il n’a jamais été dans l’ignorance de personne que la corruption, la concussion, les trafics d’influence, et autres passe droits sont des tares et des biais qui ont toujours traversé et continuent de traverser notre système administratif au sens le plus large.

La problématique de cette question est si prégnante que notre pays est souvent cité et épinglé dans les différents rapports des organismes internationaux chargés de traquer ces pratiques dans le système de gouvernance mondiale. Et ce, dans tous les secteurs et domaines de la vie de nos pays. Sans doute conscient de ce fléau et des dommages et méfaits incommensurables qu’il peut induire dans nos efforts de développements que, afin de le prendre à bras le corps,le gouvernement du Sénégal  a pris le soin de présenter le projet de loi portant création de l’office national de lutte contre la corruption et la concussion (OFNAC) adopté  à l’unanimité par les députés depuis le 19 Décembre 2012. A travers cette érection, il était aisé de comprendre la volonté politique affichée par le gouvernement d’extirper de notre système, ce mal  faisant  partie des freins les plus identifiés empêchant d’inscrire notre économie réelle sur les sentiers de l’émergence.


Le scandale qui vient d’éclater, impliquant la hiérarchie la plus perchée  de notre police d’Etat, est la preuve la plus éclatante que pour lutter contre un tel fléau, il en faut plus que  des institutions et des dispositifs d’alerte précoce. Cette affaire est d’autant plus grave, n’en déplaise cette réaction de ponce pilatisme affichée par le Ministre de l’Intérieur et général de brigade de son état qu’elle intervient dans un contexte où l’actuel régime s’érige en porte étendard de la bonne gouvernance et de la gestion vertueuse de la chose publique !

Dans des situations de ce genre ,il est bon qu’ au-delà des émotions et sentiments d’indignation qui peuvent animer les citoyens sénégalais, c’est qui au demeurant est tout à fait normal et compréhensible, que la communauté nationale se saisisse de cette opportunité , dans une optique de réappropriation de son propre destin à travers un format qu’il appartiendra à nos experts  de déterminer, conférence nationale ou assise nationale peu importe l’appellation car cela n’ajoute rien au contenu, pour passer au peigne fin toutes les tares et autres pratiques occultes en cours dans notre système d’action. Dans le souci exclusif de préserver notre pacte républicain et surtout notre contrat social, seul vade mecum à même de nous permettre de nous entendre sur certains principes de notre propre gouvernance et les modalités de sa mise en œuvre. Notre pacte républicain en tant que cadre de référence politico institutionnel est bien ficelé, ne serait ce qu’au plan formel. Reste maintenant  à aller vers l’élaboration de son pendant social et sociétal appelé contrat social que Rousseau définissait comme « Une forme d’association qui défende et protége de toue la force commune, la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s’unissant à tous n’obéit qu’à lui-même et  reste aussi libre qu’auparavant. » On voit bien que la trame de ce contrat est tissée autour des concepts de  défense et de protection qui dans une république et un Etat de droit est du ressort exclusif de la PO  LI  CE.

Ainsi, les citoyens peuvent s’accommoder des déviances et délinquances de tous ordres et dans tous les secteurs de notre système administratif et d’Etat, sauf des turpitudes venant de notre police d’Etat. Dans ces moments de  grande tourmente liée  au déficit de civisme et d’éthique noté dans  notre système de gouvernance et de gestion, les forces de défense et de sécurité doivent s’ériger en rempart et en  notre ultime recours et secours pour préserver certains de nos fondamentaux sans lesquels un Etat n’est qu’un simple machin. Dés lors, elles sont investies de la sacerdotale mission de garder le temple contre tous les risques  et menaces  d’où qu’ils puissent venir .Que des forces maléfiques et centrifuges se servent d’elles moyennant espèces sonnantes et trébuchantes   comme cheval de Troie pour attenter  à notre système dans sa partie la plus vitale et la plus névralgique doit susciter émoi , indignation  et même traumatisme.Mieux tout le corps politique et social à travers ses bras séculiers doivent se mobiliser pour extirper cette gangrène menaçante pour notre cohésion sociale aussi bien au plan ontologique qu’épistémologique.Il est vrai que la police n’en est pas à son premier grade.On se rappelle de plusieurs épisodes ayant marqué d’une pierre blanche son odyssée institutionnelle dont la plus symbolique fut sans nul doute sa radiation systématique sous le régime socialiste.Mesure radicale qui , en son temps, avait provoqué un choc idiosyncrasique ressenti jusque dans leurs sphères familiales avec les drames qui en sont consécutifs.

Dans une histoire récente, elle était secouée par une crise de confiance résultant des failles  dans ses dispositifs sécuritaires à la suite de la sortie rocambolesque de l’administrateur du PDS alors que interdiction lui avait été faite de sortir sous aucun prétexte du territoire national, le temps que la justice en sait un peu plus sur ses biens supposés mal acquis.D’aucuns à l’esprit soupçonneux avaient suspecté des complicités dont le bonhomme aurait bénéficié parmi les hauts gradés de cette institution d’Etat et d’équilibre de notre nation. Comme si cela ne suffisait pas, ce scandale témoignant d’un grand banditisme à col blanc vient encore l’éclabousser de la façon la plus perfide et répugnante qui soit. Ainsi, beaucoup de sénégalais comme il est aisé de l’imaginer dans leur esprit, doivent aujourd’hui  se dire, désabusés que la coupe est  maintenant pleine !


Le Président de la République d’après une information relayée par la presse, promet de faire toute la lumière sur cette gravissime affaire et probablement quand les responsabilités seront bien situées, sévira. Mais cette fois, nous espérons que la pilule qui sera administrée sera à la hauteur de la bourde commise et de l’indignation et de l’hésitation qu’elle aura fait naître dans l’esprit des honnêtes citoyens que nous sommes.

La lutte contre la corruption et la concussion sous toutes leurs formes, le commande vivement. En ce que le Sénégal a érigé la bonne gouvernance et la transparence  en principe à valeur constitutionnelle.Cepandant dans de pareilles circonstances où des flèches sont décochées de partout, il faut se garder de toutes généralisations hâtives et simplistes consistant à verser dans le raccourci et le simplisme et  à vouloir jeter l’opprobre sur le système dans son intégralité alors que certains de ses éléments sont probablement les seuls inopérants et indélicats.    


Que vaudront toutes les enquêtes de moralité établies par la police sur des citoyens vérifiant et mesurant  l’éligibilité  de leur profil à certains emplois stratégiques dans notre appareil d’Etat s’il s’avère que ces soupçons correspondent parfaitement à la réalité? Grave et renversant  au moment où le Sénégal abrite les chambres africaines chargées de juger Hissen Habré pour des trahisons quasiment de même acabit !!!!!
 

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