En ce premier jour du mois d’avril je fus invité par une classe de première du lycée Alboury Ndiaye de Linguère pour aller revisiter les anciennes vestiges de la capitale des rois du Djoloff dont le parrain du lycée fût l’un des plus illustres rois.

En ce premier jour du mois d’avril je fus invité par une classe de première du lycée Alboury Ndiaye de Linguère pour aller revisiter les anciennes vestiges de la capitale des rois du Djoloff dont le parrain du lycée fût l’un des plus illustres rois. Le paysage de la zone sylvo pastorale Pour aller à Yang yang nous empruntons deux pistes latéritiques séparés par un chemin de sables d’une dizaine de kilomètres. Il fait une chaleur étouffante. Sur la première piste reliant Nguith à Doundodji, nous dépassons des élèves qui, a la faveur des vacances de pâque rentrent chez eux à pied sur ce tronçon de 5km. Le paysage est aride. En réalité, il se résume a d’immenses étendus de sables parsemés de quelques épineux. Les villages traversés Thilla, Doundodji et Ngouille diéry sont à l’image du paysage. On aurait pensé que le temps s’est arrêté dans ces bourgades ; Eh bien non. Nous rencontrons quelques paysans qui commencent à défricher leurs champs. Ailleurs, c’est un petit périmètre d’un demi-hectare de manioc qui attire notre attention. Le bétail lui semble aller mieux malgré la rareté de l’herbe. I l faut dire que c’est la période des acacias dont les fruits très nutritifs servent de supplément pour les animaux pendant tout cette période. L’eau aussi ne semble pas être un problème majeur pour cette partie de la zone sylvo pastorale. Cinq forages sur une distance de 35 km c’est l’objectif que c’était fixé l’état du Sénégal à travers son programme d’hydraulique pastorale menés par le PAPEL et le PEPAM dans le département de Linguère. Sur tout le trajet, les élèves ont pu aussi admirer dans les villages, les latrines initiées par le programme d’assainissement qui a l’occasion avaient offert des tees shirt. Nous nous permettons de rêver de développement avec quelques réalisations dans cette zone ou tout est à refaire alors que le but de notre mission aujourd’hui est de revisiter le passé du Djoloff à travers cet empire qui depuis le 12eme siècle était en contact avec l’occident. Au sortir de Ngouille diéry quelques kilomètres à peine, nous quittâmes la piste latéritique en s’engouffrant à gauche à l’intérieur des terres. Nous traversâmes quelques hameaux avec des écoles et puis le sable. Notre mini bus s’embourba et nous dîmes sortir pour accompagner la voiture dans sa lutte contre le sable. Je me mis à penser aux énormes quantités de sables que les empires vassaux du Djoloff payaient pour obtenir la protection du Bourba. Au loin on apercevait un château d’eau et une maison à étage sur une colline, il n’y avait plus de doute, Nous étions arrivés à destination. La cité royale du Djoloff Tous les territoires du Sénégal dépendaient du Djoloff. A ce titre ils payaient tous un impôt appelé galac. Le Gandiol apportait le sel, pour le Baol c’était les cordes et le Saloum apportait les fruits de Baobab. Cette situation dura jusqu’à ce que les royaumes vassaux aient raison du Bourba Lelefulifak à la bataille de Danky. C’est en 1872 que Bour Bakatam Khary Djalor transférât la capitale du Djoloff de Warkhokh à Yang yang alors que son prédécesseur Tanor coura Ngouille avait lui échoué dans sa tentative de s’établir à Sagatta. En 1875 Alboury Ndiaye devient Bourba Djoloff. Il développa Yang yang et y construisit une forteresse communément appelé tata. En 1886 Alboury devient victorieuse à la bataille de Guillé qui l’opposa au Damel Samba Laobé Fall. En 1890 il part en exil et fut remplacé par Samba Laobé Penda avant que son fils Bouna Ndiaye au sortir de l’école des otages de Saint Louis n’administra la province en tant que chef supérieur du Djoloff de 1896 à 1929.Il mourut en 1951 et fut enterré à Linguère. Une richesse peu préservée Beaucoup de sites de Yang yang figurent sur la liste des monuments historiques classés du Sénégal. Ce sont entre autre le tata, la résidence royale et la stèle représentant la mosquée du tata. On peut aussi visiter le cimetière royal ou celui des colonisateurs mais aussi le fort érigé par Faidherbe. On ne peut parler de Yang yang sans visiter le musée d’histoire France-Sénégal du Djoloff fondé par feu Mansour Bouna Ndiaye dans l’enceinte de la résidence de son père riche en histoire et en objets historiques. Ce musée est une fierté pour le Djoloff. Il faut cependant se désolé de l’état d’abandon ou il se trouve. Il n’a pas de conservateur ni de gardien. Il est confié au voisin en cas de visite et c’est le chef de village qui tient le plus souvent de guide. Le musée mérite qu’une fondation soit crée pour son administration. Yang yang c’est aussi des personnages célèbres : l’actuel General Fall chef d’état major haut commandant de la gendarmerie national et feux les généraux Daouda Niang ancien haut commandant de la gendarmerie et aussi le General Coumba Diouf niang ancien commandant de l’armée de terre. Ceci illustre une fois de plus la tradition guerrière du Djoloff. Sokhna Safiétou Niang mère du défunt khalife General des Tidjanes Abdoul Aziz Sy est aussi issue de Yang yang. Yang yang c’est aussi la terre des sérères et des lébous dans leur longue marche vers l’ouest. D’ailleurs les lébous furent maitre du Djoloff a une certaine époque de l’histoire. Aujourd’hui encore, on trouve des Mbengue des Diouf et des Faye dans la cité. La cité c’est aussi des phosphates dont les calcaires affleurent sur l’une des plus grandes vallées fossiles du Sénégal. Jadis on y péchait des carpes. Sa revitalisation avait fait l’objet d’une polémique entre le Sénégal et la Mauritanie et le projet fut abandonné par le Président Diouf. Son successeur lui préféra initier à la place des bassins de rétention. E n fouillant les archives du musée on se rencontre que ce projet avait fait l’objet d’une étude par Bouna Ndiaye. Abdoulaye Maréme Ndiaye Email : adl_zsp@yahoo.fr Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. Source Linguereweb

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